Pâques en Ovalie ?
Et pourquoi les cloches elles s’envolent ? Et comment le lièvre il peut pondre des œufs ? Et pourquoi ça se passe jamais à la même date ?
Parce que, Paaske, Pask… Pâques, en écossais, suédois ou danois, ça se prononce Paske. En espagnol et en italien Pasqua, comme Charles. En roumain, Pasti, comme Charles aussi.
Vous allez penser que j’exagère, mais en réalité, cette affaire-là, c’est encore une sacrée histoire de transformation. Comme beaucoup de fêtes religieuses, Pâques fut d’abord une fête païenne, marquant le retour du printemps, au plus tôt le 22 mars, au plus tard le 25 avril. Question de pleine lune et d’équinoxe du printemps. C’est pour ça que ça change tous les ans.
Dans la mythologie grecque, Perséphone, fille de Déméter, déesse de la terre, se fait coincer aux enfers par Hadès. Bouleversée, sa mère sème la désolation. Zeus trouve un accord avec un “mi-temps“ entre la terre et les enfers. Les mois d’hiver symbolisent la tristesse et la douleur de son absence. Le printemps symbolise le retour de la fille aimée et de la vie.
La religion juive célèbre la fuite d’Égypte, sous la conduite de Moïse, et la sortie de l’esclavage. Pâque vient de l’hébreu Pessah qui signifie passage. Passage de la Mer Rouge et renaissance… Chez les Chrétiens, c’est la fête la plus importante, avant Noël, car elle évoque la résurrection du Christ, 3 jours après sa crucifixion le vendredi saint. Même notion de passage d’un monde à l’autre.
Et la multiplication des œufs dans tout ça ? L’oeuf est symbole universel de vie, fécondité, renouveau, renaissance. Il incarne l’idée du passage d’un état à un autre.
La coutume des oeufs colorés existait en Perse et en Égypte, 3000 ans av JC. En France, Louis XIV distribuait à ses courtisans des œufs peints à la feuille d’or, comme les rois d’Angleterre. Parmi ces véritables œufs d’art : la statuette de Cupidon cachée dans un énorme oeuf de Pâques offert par Louis XV à Madame du Barry, les œufs en porcelaine peints par Watteau, ceux créés par le bijoutier Peter Carl Fabergé, à partir de 1884, sur commande du tsar Alexandre III, toujours pour Pâques.
Le lièvre de Pâques, lui, est un transfuge de l’Est, arrivé par l’Allemagne, avec la singularité de pondre des oeufs en chocolat la nuit du samedi au dimanche de Pâques, s’il trouve un nid d’herbe et de mousse agrémenté d’une jolie carotte bien fraîche. La tradition prétend qu’en lui mettant quelques grains de sel sur la queue, son activité décuple. Nid douillet, belle carotte, sel sur la queue… je connais des show lapins-lapines qui se sont retrouvés au poste pour moins que ça. Pasqua ou pas Pasqua ! Comme par hasard, dans les traditions celtiques et scandinaves, le lièvre est le symbole de la déesse-mère et de sa fertilité. Faut dire que lièvres et lapins ont chaque année 4 à 8 portées de 3 à 8 petits : soit une cinquantaine de descendants par an…
Du côté de Rome, c’est pas le même son de cloche. Si, dès le 7ème siècle, l’Église interdit de carillonner entre le Jeudi Saint et le Dimanche de Pâques, c’est en signe de deuil, pour commémorer le temps qui s’écoula entre la mort du Christ et sa résurrection. Le soir du Jeudi saint, les cloches partent à Rome où le Pape les bénit. Les crécelleurs (souvent des enfants de chœur) prennent le relais pour annoncer les offices et les moments de la journée. Quand les cloches reviennent clamer la résurrection du Christ, elles répandent les œufs de Pâques dans les jardins.
La boucle est bouclée. Entre le lièvre de pacs qui n’a même pas besoin de se marier pour adopter des pioupious par centaines, blancs, noirs ou pralinés, et les cloches enrubannées qui accouchent après avoir été voir le pape en douce, et un petit je ne sais quoi dans la sympathique physionomie ovale de l’œuf, une idée gourmande m’a effleuré l’esprit… Et si ce sport dans lequel trente costauds s’affrontent et cherchent quelque chose de mystérieux en mêlée avait un petit cousinage avec notre œuf de Pâques ? Cadrage-débordement audacieux ? Essai singulier ? Quand je vous disais que tout n’était qu’une question de transformation !
Alors là, celle-la, fallait humoristiquement l’oser, chère Brigitte ! Trans-formation/Rugbymens/Œufs de Pâques ! Waowww… T’es sure que t’aurais pas ‘un peu’ abusé d’œufs a la liqueur pour l’écrire, celui-la d’article ? Hummm ? Cordialement. LoL !…