De jolies bouées assorties aux petites balles jaunes ?
Durant cette édition 2016, le programme de Roland Garros a pris l’eau sans modération. Les organisateurs du principal tournoi de tennis français ont pataugé dans l’incertitude la plus totale plusieurs journée d’affilée, sans savoir s’ils finiraient par boucler leur calendrier comme prévu ce prochain week-end. Submergés par les parapluies, les gradins scrutaient avec anxiété des courts bâchés, débâchés, rebâchés, sur lesquels était servie au compte-gouttes un brouet de tennis assez délayé. Certains auraient même pu servir à la cuillère que ça n’aurait pas changé grand chose. Mais globalement et comme souvent, les meilleurs ont tout de même fini par surnager.
Un casse-tête pour les uns devenu aubaine pour les autres. Afin de rattraper le retard provoqué par les averses incessantes du début de semaine, l’organisation a décidé de faire jouer les demi-finales hommes et femmes simultanément sur le Central et le Lenglen, respectivement premier et deuxième plus gros court du tournoi. Ce vendredi 3 juin, pour la modique somme de 24 euros, il sera possible d’assister à la confrontation prometteuse entre le numéro un mondial Novak Djokovic et la révélation autrichienne Dominic Thiem, de même que la demie féminine opposant l’Australienne Samantha Stosur à l’Espagnole Garbiñe Muguruza.
Et si la pluie venait à redoubler d’intensité ? Et si les orages fouettaient de plus belle la terre battue ?
Les grandes crues ne rendent pas service aux grands crus et ce Roland Garros jusque là demi-sec sombrerait-il alors parmi les flops de l’année ? Pas sûr. En bâchant les courts de façon réellement hermétique, l’option piscine pourrait être mise en place pour des joueurs et joueuses en vacances anticipées. Certes, la cadette des sœurs Williams serait avantagée au jeu de la petite Serena mais, pour une fois, ses rivales perfides pourraient la mettre en grand danger en l’attirant au filet. En fond de court, les juges de ligne continueraient à aller tranquillement à la pêche aux fautes tandis que les pauvres ramasseurs de balles devraient ramer pour s’acquitter de leur tâche ingrate. Une galère de plus pour les petites mains. Mais, comme dans cette publicité où le gladiateur à terre, battu, s’attend au pire, le bruit d’un goutte à goutte salvateur inverserait la sanction suprême. Journée piscine ! Si une petite bouteille ronde et jaune a pu transformer le Colisée en baignoire géante pour barboteurs dépéplumés, alors imaginez ce dont seraient capables des milliers de petite balles soleil dans un court central aussi bondé que détrempé. La pluie aurait beau tomber, l’orage gronder, une onde de joie viendrait à son tour noyer dans la liesse et l’euphorie la porte d’Auteuil toute entière. Sans doute inonderait-elle tout Paris en un temps record. Serait alors lancé un nouveau produit dérivé-dérivant parfaitement assorti aux fameuses petites balles jaunes. Idéal pour les services flottants, et contre les retours plongeants.
Encore un petit bijou ton article ! J’adore tous tes jeux de mots. Bravo !!!