QUIPROQUO
Bernard est un ami provincial qui est arrivé à Paris samedi dernier. Bernard est un peu naïf mais Bernard est très gentil. Un peu soupe au lait parfois, mais tout de même très gentil. Il devait visiter la capitale toute la semaine et repartir dans son Auvergne natale ce week-end. Lundi matin, il jette un œil par dessus mon épaule alors que je préparais une commande de bas couture chez un fabriquant bien connu, un fabriquant qui a mes faveurs (et ma fidélité) depuis quelques temps déjà. Les ambassadrices de la marque et leurs jambes sensuellement gaînées de nylon l’hypnotisent littéralement.
Il avise la publicité ci-dessus et me demande si elle est conforme à la réalité. Je lui assure que oui. J’ajoute qu’ayant déjà eu recours à leurs services, la livraison parisienne se fait quasiment toujours en 48 heures chrono et qu’elle devrait donc intervenir ce mercredi 26 octobre. Il insiste alors pour m’offrir quelques paires de bas que nous commandons immédiatement. Il me précise qu’en mon absence, il sera là pour réceptionner la marchandise. Je lui réponds que ce n’est peut-être pas la peine de gâcher une matinée à attendre cette livraison. Il insiste derechef en me disant que ça ne le dérange absolument pas et qu’il n’a de toute façon pas grand chose d’autre à faire ce matin là. En rentrant chez moi ce mercredi soir, je suis étonnée de ne pas le retrouver dans mon appartement. Le colis, en revanche, est bien là, posé sur la table du salon, avec un petit mot de Bernard. Il m’annonce que mes clés sont dans ma boîte aux lettres et qu’il a brusquement décidé de repartir chez lui très déçu.
C’est un gros facteur moustachu en bicyclette qui avait assuré la livraison à domicile !
Bonsoir Brigitte, quand ton ami auvergnat repassera par Paris, fais moi signe. Je veux bien assurer la livraison en bas couture et guêpière. Lol !