LA VÉRITÉ, PAS TOUJOURS SEXY, SUR SAINT VALENTIN.
…
Prêtre chrétien emprisonné à Rome au 3e siècle car il continuait à unir les jeunes fiancés alors que l’empereur Claude II pensait que les hommes mariés faisaient de mauvais soldats, Saint Valentin rendit la vue à la fille de son geôlier et lui offrit, juste avant son exécution, une feuille en forme de cœur avec le message : « de ton Valentin » .
Racontée ainsi, c’est romantique. Dans le détail, ça finit par un véritable carnage. Convertie catho après le miracle, toute la famille du geôlier (pas moins de 48 personnes) fut torturée et mise à mort par les Romains. Saint Valentin, avant d’être décapité le 14 février 268, fut battu et brisé, pour ne pas dire fracassé, de toute part à coups de bâtons.
…
…
Pourtant, la Saint Valentin reprend la grande fête païenne des Lupercales, célébrant amour et fécondité le 15 février. Les hommes à demi nus couraient après les femmes et les cinglaient avec des lanières découpées dans la peau d’un bouc sacrifié. Les Romains prétendaient que les coups de lanières favorisaient la fécondité et la montée du lait chez les femmes. À voir…
Une sorte de loterie de l’amour tirait ensuite au hasard le nom de filles et de garçons, formant des couples pour le reste de l’année. Idem au Moyen Age.
Une croyance populaire prétend que le 14 février, en observant les oiseaux commençant à s’accoupler en vue du printemps, une jeune fille pouvait deviner les caractéristiques de son futur mari. Qui voyait un rouge-gorge se marierait avec un marin, un moineau signifiait un mariage heureux avec un homme peu fortuné, un chardonneret indiquait un mariage avec un homme riche… On se demande quels zoziaux ont bien pu apercevoir Melania Trump et Cecilia Beckham ?
De nos jours, la Saint-Valentin est considérée comme la fête des amoureux. Les couples échangent mots doux, fleurs, chocolats et cadeaux comme preuves d’amour. Pourquoi le chocolat ? Parce que réputé propice aux joutes amoureuses. Il faut dire qu’à l’origine, il était préparé très épicé avec du piment, du poivre et des clous de girofle ! De quoi cruncher sur l’oreiller et escalader les baldaquins.
…
…
Pour les psychosociologues, l’individu trouve dans cette célébration une occasion de se racheter de sa paresse sentimentale quotidienne. En revanche, oublier cette date-symbole équivaudrait à une périlleuse déclaration de non-amour ! Et des représailles dignes de celles du 14 février 1929 à Chicago, plus connue sous le nom du Massacre de la Saint-Valentin, quand les hommes d’Al Capone décimèrent le gang rival de Buggs Morane.
À moins d’une tolérance… Au Japon, la Saint Valentin se fête en deux temps. Le 14 février, ce sont uniquement les femmes qui offrent un présent aux hommes. Les hommes leur rendent éventuellement la pareille un mois plus tard, le 14 mars, intitulé jour blanc. Mais, bizarrement, cette journée du 14 mars semble beaucoup moins suivie que celle du 14 février !
Les années 2000 ont propulsé Saint Valentin au cœur de la cause LGBT. A Mexico, 200 couples homosexuels se marièrent symboliquement le jour de la Saint-Valentin 2001, rappelant aux pouvoirs publics leurs difficultés en matière de crédit et logement. Au Canada, dès 2002, sous la pression d’associations gay, d’artistes et d’hommes politiques, la St Valentin coïncida avec des initiatives visant à ouvrir le mariage aux couples homosexuels. En Chine, depuis quelques années, bars gay et cercles sportifs osent une Saint Valentin plus déclarée grâce à l’engouement général pour cette fête.
Et pourquoi pas un Saint Valentin médiateur inter-sexualités ? Aux Philippines, 5.122 couples, s’étaient embrassés simultanément pendant dix secondes à l’occasion de la Saint-Valentin 2005, établissant un record mondial de 1’09’’. Une heure et neuf minutes… ça ne ferait pas un total de 69 cette histoire là ?
Un nouveau méga-roulage de pelles no limits, all around the world, valentinisé LGBTHS (lesbien, gay, bi, trans, hétéro et saint), pourrait peut-être corser la performance valentine dans les années à venir, et la doper jusqu’à ce que la planète entière finisse par en perdre la boule.