ROUE ARRIÈRE
Le Mans, ville de tradition en matière de sports mécaniques, était devenue la capitale de la moto en ce long week-end des 19, 20 et 21 mai 2017. Le Grand Prix de France Moto GP s’y tenait à grand renfort de vrombissements et de gommes surchauffées. Pour les profanes, le format Moto GP regroupe chaque saison, de mars à novembre, l’élite de l’élite des meilleurs pilotes mondiaux. Ils disputent un championnat du monde de plus en plus spectaculaire en chevauchant des prototypes de 1000 cm3. Est-il raisonnable d’évoquer leur vitesse de pointe ? 350 km/h sur deux roues, ça décoiffe légèrement. Même avec une laque extra-strong, la mise en plis boucles d’or se transforme instantanément en brushing iroquois. C’est sans doute pour cela que le casque est obligatoire…
En ce qui me concerne, c’est tout le contraire. Le casque n’est de mise qu’à l’intérieur de mon salon de coiffure. À l’extérieur, je me la joue Easy Rider, version BB. Et quand je sens en chemin les trépidations de ma machine, il me monte des désirs dans mes épis châtain. Je ne reconnais plus personne en cambrée hérissonne. Les Manceaux et les Mancelles n’en sont pas revenus. Vu qu’ils n’étaient pas partis – c’est tout l’intérêt de recevoir à domicile – ça ne les a pas beaucoup défrisés.
Mais trêve de circonvolutions capillotractées, les stars du circuit ont pour noms Valentino Rossi, Marc Marquez, Jorge Lorenzo, Maverick Vinales, Daniel Pedrosa… et depuis peu un certain Johann Zarco ! Comme son nom ne l’indique pas, ce petit Français natif de cannes réalise un véritable festival depuis plusieurs années. Champion de monde de Moto2 (quatre cylindres, 600 cm2) en 2015 puis 2016, il s’est invité dans la cour des grands en 2017.
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Avec son casque Shark qui crie banzaï en rouge et blanc, sa moto noire griffée Monster et son numéro 5, comme la place qu’il occupe actuellement au classement général, il a signé son premier (et certainement pas le dernier) podium GP en terminant deuxième du Grand Prix de France. Après ses cinquièmes places obtenues en Argentine et aux USA, ça promet. Repéré par ses pairs comme un futur grand dès ses débuts, il ne cesse de progresser à vitesse grand V et fait enfin flotter le drapeau tricolore au beau milieu d’une flopée d’étendards espagnols et italiens. Ses concurrents vont devoir s’habituer à contempler sa roue arrière au lieu de le surveiller dans leurs rétroviseurs.
C’est d’ailleurs ce qui s’est passé avec mes copines sur la route du retour vers la capitale. Tout au long des 200 km entre Le Mans et Paris, aucune des nombreuses motos nous accompagnant n’a été en mesure de nous dépasser. Nous chevauchions certes de gros cubes mais d’autres équipages semblaient bien plus puissants que nos montures. Pourquoi n’ont-ils pas été capables de nous doubler ? Sans doute à cause de notre conduite irréprochable, de notre utilisation optimale du couple moteur et de notre aptitude à négocier les courbes au plus juste, avec la pertinence et l’élégance des stars du bitume. Tels des outsiders résignés, ils n’ont pu que se résoudre à accepter alors l’évidence. Et rester calés dans notre roue arrière.
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D’où l’expression “coller au cul” ou “sucer la roue”.bisous les filles