PAR DELÀ LES NUAGES
Antoine de Saint-Exupéry, l’auteur de ces lignes (Le Petit Prince, publié en 1943) s’était fait connaître dès 1929 (Courrier Sud) et 1931 (Vol de Nuit). Écrivain et pilote d’avion, il disparut au dessus de la mer Méditerranée le 31 juillet 1944, au retour d’une mission de reconnaissance lointaine. Le mystère de sa mort ne fut élucidé que très tardivement.
Le 7 septembre 1998, un bateau de pêche marseillais remonta dans ses filets une gourmette en argent gravée à son nom. Deux ans plus tard, dans cette même zone au large de Marseille, face à l’île de Riou, des morceaux d’un appareil identique à celui de Saint-Ex, un Lockheed P-38 Lightning, surnommé “le diable à deux queues” par les pilotes allemands, furent repêchés à leur tour. En 2003, l’avion tant recherché pendant près de soixante ans fut formellement identifié grâce à un numéro de matricule gravé par le constructeur. Les pièces du fameux Lightning F-5B # 42-69223 sont désormais exposées au musée de l’air et de l’espace du Bourget, dans un espace consacré à l’écrivain aviateur.
Les déformations du métal trahissaient un impact violent contre l’eau, probablement après un piqué à grande vitesse. On savait désormais où Antoine de Saint-Exupéry avait disparu, mais les circonstances de sa mort demeuraient encore et toujours inexpliquées. Combat, panne technique, malaise du pilote ? L’hypothèse du suicide fut également évoquée. Très diminué physiquement lors de ses dernières missions (il ne pouvait fermer seul la verrière de son cockpit), Antoine avait noirci ses carnets de plusieurs pensées pessimistes. La veille de sa mort, dans une lettre envoyée à son ami Pierre Dalloz, il écrivait : « Si je suis descendu, je ne regretterai absolument rien. La termitière future m’épouvante. Et je hais leur vertu de robots. Moi, j’étais fait pour être jardinier ».
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En mars 2008, Horst Rippert, un ancien pilote de la Luftwaffe, confessa avoir abattu un avion de type P-38 Lightning dans la zone où patrouillait Saint-Exupéry, en date du fatidique 31 juillet 1944. L’Allemand avait pour mission de retrouver un avion ennemi qui avait disparu après avoir survolé la région d’Annecy. Il allait rentrer à sa base après avoir tourné quelques minutes au dessus de la mer Méditerranée quand soudain il repéra un appareil aux cocardes bleu blanc rouge à 3000 mètres en dessous de lui. Il engagea son Messerschmitt Bf 109 dans un piqué meurtrier, ouvrit le feu et toucha sa cible qui s’enflamma aussitôt et tomba à pic dans la mer. Ironie du sort, Horst Rippert admirait Saint-Exupéry. Il déclara plus tard : « Si j’avais su qui était assis dans l’avion, je n’aurais jamais tiré. Pas sur cet homme. »
POUR CHAQUE FIN, IL Y A TOUJOURS UN NOUVEAU DÉPART.
Bonsoir. En ce qui concerne le commentaire de Horst Rippert, dont on ne peut mettre en doute la parfaite sincérité, la seule pensée que l’on puisse avoir est : quelle connerie la guerre ! Et quel gachis !
Jean-Claude