A VERY SWEET LORD
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Il s’était posé sur terre à Liverpool le 25 février 1943. Il s’en est envolé de Los Angeles le 29 novembre 2001. Entre temps, il s’est payé une fantastique balade dans le vent en compagnie de trois autres musiciens échevelés. George Harrison, le plus jeune des Beatles, le plus sensible aussi, eût une influence croissante au sein du groupe. Il introduisit une spiritualité particulière dans leur musique. On lui doit l’apport d’instruments indiens, mais surtout un jeu de guitare très caractéristique. Cristallin ou plaintif, acoustique ou électrique, il était reconnaissable entre tous, dès les premières notes.
Avant la séparation du groupe (en 1970), il composa quelques uns de leurs plus beaux morceaux, tels que “While My Guitar Gently Weeps”, “Something” et “Here Comes the Sun”. Par la suite, il débuta une carrière solo impressionnante, produisant de luxueux coffrets (double ou triple album) et alignant d’énormes succès tels que “Give Me Love”, “My Sweet Lord”, “Bangla Desh”…
The Concert for Bangla Desh fut d’ailleurs le premier grand concert de charité de l’histoire de la musique pop, quinze ans avant le Live Aid de Bob Geldof. George Harrison réunit une jolie brochette d’amis à cette occasion : Eric Clapton, Bob Dylan, Ringo Starr, Billy Preston, Ravi Shankar, Klaus Voormann, Jim Keltner, Leon Russell, Tom Evans… L’événement eût lieu le 1er août 1971 au Madison Square Garden de New York. Il était destiné à venir en aide rapidement à un pays dévasté par la guerre, la misère et un terrible cyclone fin 1970. La majeure partie de la recette (2,5 millions de dollars : une somme conséquente à l’époque) fut bloquée durant dix ans par le fisc américain qui contrôlait les comptes de la société des Beatles : Apple. La somme ne sera reversée à l’Unicef qu’en 1981. On reconnaît bien là toute la générosité et la diligence du grand oncle Sam dès que les catastrophes se déroulent hors des frontières américaines et qu’elles ne vont pas dans le sens de ses intérêts.
Le clip ci-dessus est extrait de ce concert mythique. Les images sont un peu passées, patinées par les années et les souvenirs, mais délicatement jaunies, comme s’il en émanait encore une douce chaleur. Comme si, en la présente absence de l’intéressé, on assistait à une sorte de coucher de soleil musical, forcément un peu divin. Here comes the sun.
Et s’il doit en rester un !