ÉMEUTE INTÉRIEURE
Quelquefois, dans la meute anonyme qui m’entoure et qui m’emporte, je sursaute encore de me sentir réellement discordante.
Je voudrais aboyer ma différence. Je voudrais hurler sans donner le change, mais je me reprends. Je hume l’air du temps, passablement vicié par la poursuite citadine de petites traques sans importance. Je louvoie et je ruse. Je souris sans montrer les dents. Je marche dans le sens du vent, bien à couvert, au beau milieu de la horde que je suis certaine d’avoir finalement domestiquée.
À moins que ça soit exactement le contraire qui se soit passé ?
Tout est fait pour que nous rentrions dans un moule bien défini, et gare si tu ne veux pas de soumettre, sinon le déshonneur, l’opprobre, l’incarcération voire l’asile. Penser, agir, travailler, consommer, voter comme la masse pour satisfaire l’ego d’un tout petit nombre. Notre différente nous grandit. Nous sommes et serons d’éternels rebelles. Bisous les filles