OUVERTURE
Les Gay Games ont longtemps et faussement été réduits à la fausse appellation, ou plutôt à la mauvaise traduction de “Jeux Olympiques Gay”. C’est probablement la raison pour laquelle certains crurent y déceler, de manière tout à fait infondée, une forme de communautarisme équivoque. De tous temps, les Gay Games ont représenté exactement le contraire : un plaidoyer incessant pour la diversité et le respect des différences, une ouverture totale ancrée sur des vecteurs sportifs, culturels et humanistes.
L’aventure débute en 1982, à San Francisco, sous l’impulsion de Tom Waddell, médecin et décathlonien olympique américain (6ème au JO de 1968). À l’époque, la visibilité des sportifs et artistes LGBT dans les événements et compétitions classiques n’est pas top. Il y a des frémissements intéressants mais, dans l’ensemble, une grande frilosité reste de mise. À l’instar des Jeux Olympiques, la formule de Gay Games propose de réunir tous les quatre ans des athlètes du monde entier. Outre leur rencontre dans les différentes disciplines sportives, sont organisés des échanges culturels et des conférences visant à promouvoir des valeurs de tolérance. La participation la plus large possible est souhaitée, sans distinction d’orientation sexuelle, de religion, d’âge, de nationalité, ni même de résultats sportifs. L’idée qui prédomine encore et toujours est : aucune exclusion ni sélection. Aujourd’hui plus que jamais, elle est primordiale.
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Les quatre premières éditions font décupler le nombre de participants ! Les années 2000 enregistrent une stagnation puis une légère diminution. Du 4 au 12 août 2018, Paris organise la dixième édition de l’événement et remet les compteurs à la hausse avec plus de 10.300 participants inscrits, en provenance de 90 pays. En termes de participation, c’est d’ores et déjà un succès. En termes de couverture médiatique, le constat est plus mitigé. L’annonce de ces “Mondiaux de la Diversité”, puis la cérémonie d’ouverture au stade Jean-Bouin, auraient mérité un meilleur traitement dans la presse écrite et audiovisuelle française. Les chaînes d’informations en continu ont préféré s’appesantir sur des sujets accablants de vacuité, tels les bavures navrantes d’un cowboy de l’Élysée ou le pugilat pathétique de rappeurs dégénérés à Orly. Il leur reste une semaine pour rectifier le tir, mais on est bien loin de la lutte contre les discriminations et des “Jeux pour le Respect”, un des slogans phares de Paris 2018.