DUSTIN HOFFMANN

GRADUATE  82

Il est né le 8 août 1937 à Los Angeles (USA) et il vient de fêter ses 82 piges. Dustin Hoffmann est l’un des acteurs américains les plus attachants, non seulement à cause de son profil atypique d’antihéros fragile, sensible, versatile et follement séduisant de par une fausse vulnérabilité qui finit par devenir sa force, mais aussi par le choix des sujets qu’il a voulu approfondir à l’écran.

Lancer sa carrière dès 1967 par “Le Lauréat” (The Graduate), n’est évidemment pas anodin. Rien que l’affiche fit fantasmer des millions d’adolescents et de jeunes adultes à une époque où la suggestion érotique était bien plus enivrante, à tout point de vue, que notre internet pornographique. Ajouté à cela une bande son qui décuplait le charme par la grâce d’une langoureuse “Mrs Robinson”, estampillée Simon & Garfunkel, et l’on comprend mieux comment ce film a magnifié la relation troublante qui peut s’immiscer entre un jeune adulte hésitant et une femme plus mature, sachant jouer sur toute la gamme des séductions ambigües. Quinze ans plus tard, en 1982, Sidney Pollack offrit à Dustin Hoffmann l’occasion d’aller beaucoup plus loin dans l’exploration de l’ambivalence homme/femme. Le film “Tootsie”, qui demeure l’un des plus réussis sur ce thème trop souvent caricaturé, doit son succès à l’incroyable performance de l’acteur qui incarne un comédien ayant choisi de se travestir pour décrocher un rôle phare dans une série télévisée. Dustin Hoffmann a souvent répété qu’il ne considérait nullement “Tootsie” comme une comédie, mais plutôt comme une tentative de faire réfléchir le spectateur sur l’incongruité et l’injustice de stéréotypes primaires régissant encore aujourd’hui la place et le rôle de la femme par rapport à l’homme.

À 82 ans, Dustin Hoffmann, qui est aussi devenu producteur et réalisateur, ne s’est toujours pas résigné à abandonner les plateaux de cinéma. En tant qu’acteur, il possède un impressionnant palmarès d’une soixantaine de films,  parmi lesquels certains sont devenus de véritables classiques du septième art : Le Lauréat, Macadam Cowboy, Little Big Man, Les Chiens de Paille, Papillon, Lenny, Les Hommes du Président, Marathon Man, Kramer contre Kramer, Tootsie, Rain Man, Hook ou la Revanche du Capitaine Crochet, Sleepers, Des Hommes d’Influence et Sphère… pour ne citer que les plus populaires.

Des années 1970 aux années 1990, il a fait preuve d’une constance étonnante tout en haut de ces grandes affiches. Deux fois oscarisé comme meilleur acteur (Kramer contre Kramer et Rain Man), titulaire de cinq golden globes, il pourrait crâner un tantinet en jetant un coup d’œil par dessus son épaule pas du tout voutée. Pas vraiment le genre de la maison. Il préfère esquisser un sourire amusé. Sans doute sait-il depuis longtemps que l’art de la transformation est un paradoxe fragile. Il exige stabilité et humilité. Le succès n’est jamais assuré. On est toujours entre incertitudes et convictions, entre enthousiasmes et déceptions, entre renoncements et consécrations. Comme si la réalité n’était composée que d’illusions, mais que ces illusions nous permettent finalement d’accéder à d’autres horizons. Telle cette affirmation du personnage Tootsie : « Je suis fier et heureux d’être suffisamment fort pour être la femme qui est le meilleur de l’homme que je suis ! »

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