De l’origine et l’utilité de la galanterie.
Décriée par certaines féministes, célébrée par certains artistes, la galanterie m’est toujours apparue comme une forme d’intelligence et d’élégance relationnelles entre femmes et hommes. Un raffinement à la fois civique et sentimental du sexe dit fort envers le sexe dit faible, et réciproquement. Très tôt, l’idée de la femme suzeraine naturelle m’a semblé tellement indiscutable que je ne comprenais même pas l‘occurrence d’un débat à ce sujet. Le concept ne pouvait être (et surtout avoir été) que salutaire à tous points de vue.
Cela est manifeste dès les premières leçons d’histoire, à moins de faire une fixette sur le haut Moyen-Âge (qui aurait davantage mérité l’appellation de bas moyen-âge) et vénérer une séduction à base de ripailles, enlèvements, sévices, viols et autres civilités d’époque.
Grâce à leurs cours et leurs mécénats, des égéries telles Aliènor d’Aquitaine ou Marie de Champagne initièrent de plus nobles aspirations dans un XIIème siècle jusque là fort peu déférent. Émergea alors un nouvel art d’aimer, magnifié par les artistes, qui favorisa une autre forme de conduite au quotidien. Le mode relationnel féminin/masculin s’en trouva indéniablement transformé. Les siècles suivants prirent des relais affirmés : Dante et Pétrarque en Italie, Ronsard et Du Bellay en France… jusqu’à Mademoiselle de Scudéry et Paul Pelisson qui affirmèrent au XVIIème siècle un mouvement littéraire à part entière.
Art de plaire, art de dire. Art de faire, art d’écrire. Idéal de relation lié à un idéal de création… et de récréation ! La galanterie est un paradoxe fragile et flagrant. C’est le yin en conquête et le yang en requête. C’est un esprit de dentelles et une escrime de tutelles. Fleurettes mouchetées et parades ripostes. Louis XIV lui-même encouragea cette mutation vers une liberté accrue des femmes jusqu’à accentuer leur influence politique et culturelle.
La galanterie française prit définitivement et irrémédiablement son essor européen à ce moment. La Révolution elle même n’y put rien retrancher, preuve en est sa vivacité dans des œuvres comme les Mémoires d’Outre-Tombe de Chateaubriand ou L’Éducation Sentimentale de Flaubert.
On pourrait disserter longtemps sur la question, évoquer sens et sonorité d’un mot galant qui rime avec allant et élégant, fringant et vigilant… L’essentiel est peut-être plus trivial. Nul doute que, du savoir vivre à la séduction, la galanterie embrasse un large champ psychosocial. Nul doute que la galanterie confectionne et codifie tout un ensemble de comportements et propos allant du courtois au chevaleresque, du journalier à l’exceptionnel, du respect mutuel à l’amour perpétuel.
Mais la galanterie pourrait-elle s’avérer vitale et primordiale jusque dans le monde et l’évolution animale ? Transposition osée, toutefois susceptible de mieux faire comprendre le terme et l’idée à certains humains…
Daisy et Cooper lèvent les derniers doutes des sceptiques par l’intermédiaire de la vidéo ci-dessus. Elle permet de mieux appréhender le concept de galanterie et sa pertinence universelle… et démontre pourquoi il est essentiel que la frêle et délicate Daisy ait la priorité par rapport à ce pauvre et gentil Cooper !
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Cela s’appelle de l’anthropomorphisme. Qui dit que le chien de gauche est une femelle ? Rien n’est moins sûr. Les cercles noirs autour des yeux ne sont pas du maquillage. Chez les chiens la priorité n’est pas liée au sexe mais à la place dans le groupe.
Cela n’empêche qu’il faille que les hommes soient galants, c’est le premier respect qu’ils doivent aux femmes.
Serge SANCHES
Auteur du livre CHIENS DU MONDE
Le chien de gauche est bel est bien une femelle car elle s’appelle Daisy. Écoutez-bien. C’est ainsi que sa maîtresse la nomme. À moins, bien sûr, qu’il ne s’agisse d’une chienne transgenre, ce qui ne changerait absolument rien à la donne.