ENCORE UN DRAME DU CONFINEMENT
Après onze mois d’abstinence sportive et de privation de compétition, ma copine Coco a craqué. Hier soir, elle a bravé le couvre-feu pour tenter de renouer avec des sensations oubliées. L’adrénaline de l’exploit, l’ambigüité du hors-jeu, l’excitation de l’indécision, la quête de l’impossible, la rumeur des gradins, l’odeur de l’aire de jeu, la performance individuelle au sein d’un collectif, et surtout, l’atmosphère des rencontres à l’extérieur, bien plus excitantes qu’une pâle nocturne à domicile ; tout cela devait bien encore subsister quelque part. Il était impensable qu’il n’en reste plus aucune trace, aucune effluve réconfortante, si infime soit-elle. Bien qu’habituellement dans le camp des dealers, l’appariteur du stade dont elle avait forcé l’entrée a condamné cette addiction au sport. Il a dénoncé mon amie aux forces de l’ordre. Elle a aussitôt été reconfinée, à huis-clos et sur terrain neutre ! Motif principal : ligne de conduite inappropriée.