PSYCHOLOGIE ANIMALE

QUESTION D’INSTINCT


Lorsque j’étais à l’université de Nancy II, en troisième année de sciences humaines, nous avions un module intitulé “psychologie animale”, qui traitait plus particulièrement des différents modèles comportementaux observés chez les animaux. Je me souviens d’un de nos professeurs favoris, qui nous avait enseigné que ces comportements résultaient d’une savante combinaison entre l’instinct de survie et l’instinct d’exploration. Selon lui, les individus les plus timorés, comme les individus les plus téméraires, étaient condamnés à une disparition rapide et une descendance plus que limitée du fait de leur déséquilibre en faveur de l’un ou de l’autre de ces deux penchants. Afin de garantir la croissance d’une espèce, la sélection naturelle faisait le tri en conséquence. Notre enseignant avait étayé son propos en prenant les deux exemples suivants : « Imaginez un crocodile trop prudent qui, au lieu d’aller voir s’il s’agit d’une proie, irait se planquer au fond de la rivière dès qu’il percevrait un bruit ou un mouvement d’eau à proximité. Il aurait très peu de chances de se nourrir correctement et de se développer. À l’inverse, imaginez un petit mulot trop curieux, sortant de sa galerie pour aller voir de plus près le busard qui plane au dessus de lui. Il ne ferait certainement pas long feu ! Fort heureusement pour lui, la nature ne l’a pas programmé pour cela. Son instinct de survie annihile son instinct d’exploration. Un rongeur, aussi aventureux soit-il, n’est pas configuré pour aller défier un rapace. C’est pourquoi ce cas de figure est hautement improbable ». Soit pour le mulot. Mais a-t-on expliqué cela à l’écureuil ?

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *