LA VENGEANCE DU PIGEON
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Samedi dernier, revenant de chez ma boulangère avec ma baguette et mes croissants, j’aperçus une bande de pigeons en train de picorer allégrement un sandwich tombé sur le trottoir. Ils étaient une bonne douzaine à ripailler et à profiter de l’aubaine. Deux affreux jojos qui arrivaient en sens inverse se mirent à les pourchasser, tout en essayant de shooter dans les pauvres bêtes, tels des footballeurs décérébrés en mal de victoire dérisoire. Évidemment, leurs coups de pied finissaient dans le vide à chaque fois. Les volatiles s’éparpillaient dans tous les sens puis revenaient sur l’asphalte pour tenter de terminer leur festin tant bien que mal. Les deux olibrius recommençaient de plus belle, avec le même résultat affligeant. Le manège dura de longues minutes, sous les regards amusés ou consternés des passants. À la fin, nos deux ramiers de l’inutile regagnèrent leur voiture garée à proximité, pour siroter, goguenards, deux bières extraites d’un des nombreux packs entreposés dans leur coffre. Les pigeons s’étaient définitivement éloignés de ce terrain de jeu absurde. À regret, ils avaient abandonné leur festin sur le bitume parisien. Un instant, je me surpris à les plaindre. Qu’auraient-ils bien pu faire pour se défendre ou se venger de leurs assaillants ? J’eus la réponse à ma question le lendemain matin…
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Et oui…, Le pigeon a bonne mémoire…