UN SOUPÇON DE LÂCHETÉ
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Depuis 48 heures, la tentative d’assassinat de l’écrivain Salman Rushdie à New-York alimente les chaînes d’informations continues avec une tendance qui devient insupportable : le refus de nommer la réalité. En effet, que peut-on lire en sous-titre des reportages télévisés ? Des inepties telles que : « L’agresseur présumé a poignardé l’écrivain », « Le suspect a été remis à la police », ou encore « Le FBI enquête sur le supposé coupable »… Suspect ? Présumé ? Supposé ? Voilà un homme de 24 ans qui en a poignardé un autre de 75 ans, sous les objectifs des caméras qui ont filmé la scène et devant des centaines de personnes présentes dans l’amphithéâtre où s’est déroulé cet attentat, et l’on n’ose même plus le qualifier de coupable ou de criminel ! Qu’eût-il fallu qu’il fît pour avoir droit à cette objectivité pourtant élémentaire ? Arriver avec une banderole « Je suis un criminel » ou un T-shirt « C’est moi le coupable » ?!
Autant la présomption d’innocence se comprend en l’absence de preuves irréfutables ou lors d’affaires reposant sur des témoignages contradictoires, autant, dans le cas présent, cet excès de prudence, qui s’apparente fortement à de la falsification (à moins que ce ne soit de la lâcheté ?), est totalement incompréhensible. De quoi, de qui ont peur ces prétendus journalistes ? Que cherchent-ils à minimiser ou à déguiser pour ne même plus oser dire les choses ? Ne sont-ils plus capables de rapporter les faits simplement et objectivement ? C’est pourtant leur métier. Ils ont théoriquement été formés à cela.
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Salman Rushdie est aujourd’hui entre la vie et la mort. L’homme de lettres a reçu douze à quinze coups de couteau au visage, au cou et à l’abdomen. Quand on sait que l’agression n’a duré qu’une vingtaine de secondes, cela démontre bien la rage et la détermination meurtrière de l’assaillant. Selon le New York Times, s’il s’en tire, l’écrivain risque de perdre un œil et de rester handicapé par de graves séquelles au niveau du foie, sérieusement endommagé, et d’un bras (nerfs sectionnés). Depuis 33 ans, suite à la publication de son roman “Les Versets Sataniques”, il était victime d’une fatwa, une condamnation à mort, décrétée par l’ayatollah Khomeini, ce dignitaire religieux chiite, chef iranien de la révolution islamique, qui avait trouvé refuge en France entre 1978 et 1979 pour bénéficier d’une liberté d’expression qu’il n’a jamais daigné accorder aux autres par la suite. Depuis vendredi, les ventes de plusieurs livres de Salman Rusdie, dont les fameux “Versets Sataniques” et “Les Enfants de Minuit”, ont explosé un peu partout dans le monde. Amazon vient de recenser ces ouvrages en tête des meilleures progressions de vente. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes ont appelé à acheter les œuvres de l’auteur d’origine indienne en signe de solidarité. De nombreux artistes et intellectuels ont défendu la même position dans les médias. Une formidable réponse à l’obscurantisme et à l’intolérance qui, quoi qu’il arrive, lui accorde déjà un peu d’une immortalité que ses opposants n’auront jamais.
C’est le couteau qui voulait l’assassiner ; lui il a essayé de l’en dissuader et de le retenir. Il a fait ce qu’il pouvait et voilà maintenant on veut sa tête parce qu’il est libanais et musulman alors qu’il ne pratique que très peu. Quelle honte, heureusement que certains journalistes sont là pour le soutenir !
Même l’Iran dit : nous on y est pour rien, on ne connaît ni le couteau ni lui…
Merci pour cette analyse très détaillée et ce décodage très pertinent de l’information concernant ce fait divers dramatique. Heureusement qu’il y a encore des observateurs éclairés qui ne se fient pas aux apparences et ne se laissent point berner par des interprétations fallacieuses !