DEAREST PETULA
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Née le 15 novembre 1932 à Epson, dans le Surrey, en Angleterre, Petula Sally Olwen Clark, plus connue sous le nom de Petula Clark, fut, des deux côtés de la Manche, l’une des artistes les plus populaires des années 1960. Chanteuse, compositrice et actrice britannique de par sa naissance, elle fut rapidement adoptée par la France, qui, outre le succès, lui procura un mari dès 1961 en la personne de Claude Wolff, alors attaché de presse de la maison de disques Vogue. Fêter ses 90 ans un an après ses noces de diamant (60 ans de mariage) n’est pas donné à tout le monde. Faire voyager dans le temps ses admirateurs non plus.
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La chanson “Downtown” fut l’un de ses grands succès, tout comme “Ya Ya Twist”, “Chariot” (I will follow him), “La Gadoue” ou “C’est ma chanson” (This is my song), “Roméo”, “La nuit n’en finit plus”, “Garde moi la dernière danse”… Totalement bilingue (anglais/français), mais également capable d’interpréter ses chansons en allemand, italien et espagnol, Petula Clark a débuté très tôt dans le monde artistique. Elle n’avait pas dix ans qu’elle chantait déjà au micro de la BBC, en anglais et en français ! En pleine seconde guerre mondiale, elle fit ses premiers pas devant les caméras de cinéma et son nom continua d’apparaître au générique de longs métrages et de séries tv jusque dans les années 1980. Sa notoriété de chanteuse lui offrit l’Olympia dès 1960. Des auteurs de renom, tels Boris Vian et Serge Gainsbourg, composèrent pour elle. Des Beatles à Jacques Brel, ses reprises confirmèrent un talent dont personne ne douta jamais et Charlie Chaplin en personne fit appel à elle pour interpréter le thème musical du dernier film qu’il réalisa : “La Comtesse de Hong-Kong”, avec Sophia Loren, Marlon Brando et Tippi Hedren.
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Si, au cours des dernières décennies, elle s’est faite plus discrète vis à vis du grand public, Petula Clark n’en a pas moins poursuivi sa carrière d’auteur sous le pseudonyme masculin d’Al Grant. Elle s’est également impliquée dans plusieurs comédies musicales, tant au niveau de l’écriture que de la performance sur scène. Harry Belafonte, à la fois mentor et ami fidèle, du haut de ses 95 ans, a de quoi être fier de sa petite protégée. Anoblie en 1998 par la reine Elizabeth II, celle qui, petite fille, chantait pour soutenir le moral des troupes durant la guerre (la Royal Air Force en avait même fait sa mascotte) est aujourd’hui commandeur de l’Ordre de l’Empire britannique. Cela ne l’a pas empêchée d’enchaîner, jusque dans les années 2000, une série impressionnante de tournées internationales avec le même sourire, la même fantaisie et le même enthousiasme qu’à ses débuts… sans compter les nombreux concerts de charité et son investissement de toujours auprès de l’Unicef (United Nations International Children’s Emergency Fund : Fonds d’urgence international des Nations unies pour l’enfance).
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En 2020, Petula Clark avait présenté un single intitulé “Starting All Over Again”, dont elle écrivit les paroles à la suite du drame du 11 septembre 2001 à New York, mais qui correspondaient étrangement au marasme imposé vingt ans plus tard par la pandémie de coronavirus. Ce texte est une invitation, quels que soient les doutes ou les heures sombres que l’on traverse, à ne jamais perdre espoir, à chercher inlassablement l’amour et la lumière. Et toujours persévérer dans cette voie. Il y a dix ans, Petula Clark fit l’une de ses dernières apparitions à la télévision française sur le plateau du Grand Cabaret de Patrick Sébastien. Elle y interpréta en français “Chariot” (I will follow him), l’un de ses plus grands succès. « Si tu veux de moi, pour t’accompagner au bout des jours, laisse-moi venir près de toi… », dit le premier couplet…
À 90 ans, et même, on l’espère, à 100 ans, on part où tu veux avec toi, chère Petula.
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