VIVE LE ROI !
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Edson Arantes do Nascimento, dit Pelé, est décédé ce 29 décembre 2022, à l’âge de 82 ans, à Sao Paulo, au Brésil, des suites d’un cancer du côlon détecté durant l’été 2021. Le footballeur le plus célèbre de la planète, celui que tout le monde acclamait, en le surnommant “Le Roi Pelé”, se plaçait sans conteste bien au dessus du lot. Certains de ses adversaires confessèrent avoir eu envie de l’applaudir lors de matches disputés (et perdus) contre lui. Idem avec certains supporters adverses qui, malgré la défaite de leurs équipes favorites, vinrent féliciter Pelé pour avoir réussi telle ou telle prouesse dans un match qui resterait à jamais gravé dans leur mémoire. Ces anecdotes en disent long sur la grandeur du personnage, non seulement en tant que sportif mais aussi en tant que modèle humain et personnalité hors normes, forçant l’admiration et le respect sous quelque maillot qu’il évolua. Je ne vais pas verser ici dans la dithyrambe compassée que vont nous ressasser les médias durant les prochaines 48 heures. Les journalistes sportifs et les présentateurs de journaux télévisés sont imbattables dans ce genre d’exercice affligeant. Le numéro 10 le plus vénéré de l’univers footballistique, l’attaquant aux 1283 buts, le meneur de jeu le plus inventif, mérite mieux que cela. Et s’il n’a gagné “que” trois coupes du monde (1958, 1962 et 1970), c’est qu’il n’a pu disputer pleinement celle de 1966, s’étant fait massacrer par des défenseurs qui auraient pu tout aussi bien faire carrière en tant que garçons bouchers. Les terrains et les arbitres de l’époque, en rien comparables à ceux d’aujourd’hui, ont constitué d’autres variables défavorables, tout comme l’avidité financière des clubs qui ont surexploité le prodige brésilien au delà du raisonnable, le faisant jouer un nombre effarant de rencontres, au mépris de sa santé physique. La seule annonce de sa venue sur un terrain de football suffisait à vendre toutes les places disponibles, voire un peu plus, en un temps record. Le seul hommage un tant soit peu à la hauteur du phénomène Pelé consiste donc à montrer quelques unes de ses plus belles actions, en sachant que plus des deux tiers de ses exploits n’ont jamais été filmés. Dribbles chaloupés, tirs victorieux, gestes venus d’ailleurs, ceux qui ont pu être capturés, parfois dans des conditions et avec des images imparfaites, n’en ont que plus de valeur…
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