HIP HIP HIP BIRTHDAY !
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« À quoi tu pouvais bien ressembler quand tu avais vingt ans ? Comment tu te maquillais en jeune trav ? C’est une question que je me suis souvent posée… » me demandait l’une de mes meilleures copines, de trente ans ma cadette, en léchant les bougies qu’elle retirait avec précaution d’un gros gâteau trop crémeux à mon goût. J’ai exhumé de mes archives cette photo prise par un ami très cher, aujourd’hui disparu. « La vache ! me dit-elle, t’aurais pu être une top escort internationale ! À Monaco, Dubaï ou Genève, t’aurais fait un carton »… Pan ! Champagne pour tout le monde !
Un anniversaire correspond toujours à une période assez particulière. On ne sait jamais trop comment l’aborder. On peut l’apprécier ou le redouter. Le jour J, certaines personnes préfèrent se planquer et se faire oublier. D’autres adorent le célébrer et s’y pavaner. De nos jours, avec les réseaux sociaux, on peut encore moins y échapper. Ces dernières heures, une salve fournie de happy birthday m’a frappée de plein fouet. Ne pouvant répondre au coup par coup sous peine de vieillir prématurément et me retrouver avec un an de plus au compteur, j’ai décidé d’entonner ces quelques lignes en guise de réponse et de remerciement.
Je suis née un jeudi, au temps où la semaine pouvait encore en comporter quatre dans les fantasmes buissonniers des écoliers. Il était 13h31, heure palindromique par excellence, signe avant-coureur que le temps et la vie peuvent se lire dans les deux sens. Le même jour, naissaient Christophe Dechavanne, Éric Métayer et Laurent Boyer, mais eux ont mal tourné. Leurs planètes n’étaient pas très bien alignées. Ils se sont contentés du masculin. Moi, j’ai opté pour le féminin afin de ne pas travestir ma réalité. Et aussi parce que j’ai pensé que Brigitte Boréale le valait bien. J’ai cessé de croire aux crèmes anti-rides quand des hallucinés les ont rebaptisées “anti-âge’’. Quelle magnifique démonstration d’absurdité ! Qui continue pourtant de fonctionner… malgré les miroirs sans fond de teint.
Aujourd’hui, je me dis que même en courant, je n’aurai pas le temps. Mais je le vis bien. Je suis ravie d’avoir rallié le camp des sexagénaires, vu que ça ne génère que du bien. Et que, quel que soit son sexe, c’est de là que l’on vient. Les anniversaires ne font pas de cadeaux. À quoi bon tenir la chandelle ? Et pourquoi les souffler ? Je préfère y voir clair. « On est vieux dans le regard des autres bien avant de l’être dans le sien » disait cette adorable coquette de Benoîte Groult. Les yeux dans les yeux, je le confirme.
Voulant savoir à quand remontaient mes convictions féminines et mon choix de vie, un journaliste un peu naïf, et très maladroit, me demanda un jour à quand remontait ma passion pour le travestissement et quel était le transgenre qui avait le plus fortement influencé mes premières transformations. Je n’ai pas eu à réfléchir bien longtemps pour lui donner ma réponse. Ce transgenre, c’était John Wayne.
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Excellente réflexion sur ce thème qui m’interpelle depuis longtemps, à quoi bon fêter le fait que nous nous rapprochons inéluctablement de la mort toujours un peu plus… Oui, nous gagnons à l’intérieur ce que nous perdons à l’extérieur, est ce une bonne raison de lever un verre ? Peut-être ! Et cette petite larme que nous versons à cette occasion devant un gâteau au chocolat plus ou moins réussi est-elle un pipi de joie ou l’expression lacrymale de notre avancée vers la tombe ? Nous devrions cesser de festoyer à cette date précise car, comme le chantait Dalida : nous sommes tous morts à 20ans…