SHIRLEY MACLAINE

88 ANS

Actrice, danseuse et écrivaine américaine, Shirley MacLean Beaty est née à Richmond, en Virginie (USA), le 24 avril 1934. Très jeune, elle se fait remarquer par un caractère aussi trempé que celui des personnages qu’elle incarnera souvent sur grand écran. Alfred Hitchcock, qui lui offre son premier rôle au cinéma, dans le film intitulé “Mais qui a tué Harry ?”, déclare à son sujet : « C’est une femme tellement volcanique, qu’elle ferait pâlir de honte l’Etna et le Stromboli réunis ! ». Au départ, ce n’est pourtant pas le septième art qui semblait avoir les faveurs de la jeune Shirley…

Élevée dans une famille baptiste, elle est prénommée Shirley en référence à la célèbre actrice, chanteuse, danseuse, puis diplomate Shirley Temple (1928-2014). Son père est professeur de psychologie et agent immobilier, sa mère est professeur d’art dramatique. Cette dernière pressent très tôt une vocation artistique chez sa fille. Elle l’inscrit dans un cours de danse classique à deux ans à peine ! C’est, pense-t-elle, le meilleur moyen de renforcer les chevilles de sa progéniture, qu’elle juge trop fragiles. C’est aussi un vaccin radical contre les chevilles qui enflent. La petite Shirley travaille donc d’arrache-pied et semble promise à une carrière de ballerine. Après avoir passé son bac, elle file à New-York et lorgne de plus en plus vers un genre très en vogue : la comédie musicale. Elle court le cachet et les castings sans se décourager. Au cours d’une audition, le producteur ne parvient pas à prononcer correctement son nom, Shirley MacLean Beaty. Qu’à cela ne tienne ; elle le transforme aussitôt en Shirley MacLaine. Une première opportunité s’offre à elle en tant que chorus girl au sein du National Symphony Orchestra de Washington, dans la comédie musicale “Oklahoma”. Elle la saisit sans attendre. Au cours des répétitions et des premières représentations, ses cheveux longs fouettent son visage à chaque pirouette ou mouvement brusque de la tête. Qu’à cela ne tienne ; encore une fois sa fougue et son impétuosité s’expriment sur le champ. Elle taille dans le vif du sujet et de sa chevelure. Elle coupe tout et adopte cette coiffure à la garçonne qui la caractérisera longtemps.

En 1954, intervient un de ces coups du sort qui marquent la carrière des futurs grands, comme si le destin leur adressait à eux, et à eux seuls, un clin d’œil complice sous la forme d’un coup de pouce inespéré. Carol Haney, danseuse et chorégraphe émérite, qui triomphe à Broadway dans la comédie musicale dirigée par Bob Fosse, “The Pajama Game”, est victime d’une entorse de la cheville. Shirley MacLaine, qui a à peine 20 ans et un look similaire, la remplace au pied levé, si l’on peut se permettre l’expression. Le coup d’essai est un coup de maître. Le public l’adopte, l’acclame, l’adore. Elle est repérée par les studios Paramount et par LE réalisateur Alfred Hitchcock, qui l’engage séance tenante et la propulse parmi les stars hollywoodiennes. De 1955 à 1972, elle enchaîne les films à un rythme effréné, parfois trois ou quatre dans la même année ! Elle donne la réplique au gotha international masculin : Dean Martin, Jerry Lewis, David Niven, Glenn Ford, Anthony perkins, Frank Sinatra, Anthony Quinn, Maurice Chevalier, Jack Lemmon, Sammy Davis Junior, Yves Montand, Robert Mitchum, Paul Newman, Gene Kelly, Alain delon, Peter Ustinov, Michael Caine, Peter Sellers, Vittorio Gassman, Philippe Noiret, Clint Eastwood, Mikhail Baryshnikov, James Coburn, Anthony Hopkins, Jack Nicholson, Danny DeVito, Burt Reynolds, Dennis Quaid, Gene Hackman, Marcello Mastroianni, Robert Duvall, Nicolas Cage, Christopher Plummer, Kevin Costner… Plusieurs fois nominée, elle décroche enfin l’Oscar de la meilleure actrice en 1984, pour son interprétation dans le film “Tendres Passions”, de James L. Brooks.

Plus discrète ces vingt dernières années, elle n’a pourtant jamais cessé de tourner, tant pour le cinéma que pour la télévision. Du haut de ses 88 ans, anniversaire qu’elle a fêté ce lundi 24 avril 2023, la sœur aînée de Warren Beatty, le célèbre acteur, réalisateur, producteur et scénariste américain, n’est pas du tout décidée à quitter la scène artistique. Sa carrière, longue de bientôt 70 ans, 75 films, 37 nominations, 15 récompenses, 3 ouvrages autobiographiques et une douzaine de publications New Age, notamment sur les thèmes de l’introspection, la méditation, la réincarnation, semble ne jamais vouloir prendre fin. Pas plus tard que l’année dernière, Shirley MacLaine était annoncée dans la série “Only Murders in the Building”, une série télévisée américaine. Apparemment, ce genre amuse beaucoup l’actrice qui s’était délà illustrée auparavant dans la série “Glee”, et surtout dans “Downton Abbey”, où elle interprétait avec brio le rôle de Martha Levinson, richissime Américaine, mère de Lady Grantham. Une façon bien à elle de rappeler que, à la vie comme à la scène, assumer le mélange des genres et les choix décalés demeure la meilleure fontaine de jouvence à laquelle venir puiser l’inspiration.

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