SURFER SUR LES SUCCÈS
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À peine 21 ans et déjà connu de tous les nageurs du monde, Léon Marchand vient de franchir un cap supplémentaire en ce dimanche 23 juillet, lors des championnats du monde de natation 2023, à Fukuoka, au Japon. Ses performances et sa progression impressionnante au cours des trois dernières années en avaient déjà fait l’un des possibles phénomènes capables un jour de graver son nom aux côtés des plus grands. Son exploit du jour fait plus que confirmer cette perspective, qui se précise davantage à chacune de ses sorties.
Né le 17 mai 2002, à Toulouse, dans une famille de nageurs, il décroche un premier titre de champion de France sur 200 mètres papillon, dès 2019. Une première pour un compétiteur de moins de 17 ans ! Un baccalauréat scientifique (mention très bien) en poche, il récidive l’année suivante. Il devient également champion de France du 200 mètres quatre nages. En 2021, il poursuit sur sa lancée, et engrange les titres sur 200 mètres quatre nages, 200 mètres papillon et 400 mètres quatre nages, améliorant au passage son propre record de France et établissant la deuxième meilleure performance mondiale de l’année. Loin de se satisfaire de ce palmarès national, Léon marchand voit plus loin et plus grand. Pour atteindre ses objectifs, il n’y a pas trente six solutions ; il doit s’expatrier aux USA. C’est le sacrifice à consentir. C’est l’aventure à tenter. Depuis toujours, c’est le lot des chercheurs d’or.
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Le jeune Français a en tête une idée bien précise : être entrainé par Bob Bowman. Ce dernier fut le mentor de Michael Phelps, considéré par beaucoup comme le plus grand nageur de tous les temps, avec ses 28 médailles olympiques entre 2000 et 2016 (23 d’or, 3 d’argent et 2 de bronze) et ses 26 titres de champion du monde entre 2001 et 2011. Léon Marchand prend son courage et son clavier à deux mains : « J’ai envoyé un mail à Arizona State University et c’est Bob Bowman qui m’a répondu. C’était vraiment cool. Ça m’a fait bizarre mais c’était sympa. On a fait un Skype avec lui, et tout s’est très bien passé. ». L’association ne tarde pas à porter ses fruits. Le petit frenchie explose les records universitaires américains sur 200 et 400 mètres quatre nages, ses épreuves de prédilection. Il est élu nageur junior de l’année et se présente aux Mondiaux de Budapest, en juin 2022, avec un mental d’acier et une motivation en titane. Résultat : il devient champion du monde du 400 mètres quatre nages en pulvérisant son record personnel et en établissant un nouveau record d’Europe, deuxième meilleure performance mondiale de tous les temps. Pour faire bonne mesure, il s’octroie la médaille d’argent sur 200 mètres papillon, avant d’être à nouveau sacré champion du monde, cette fois sur 200 mètres quatre nages !
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Ses succès retentissants au cours de l’année 2022 auraient pu parasiter son quotidien. C’est tout l’inverse qui se produit. Il entame l’année 2023 tambour battant et continue d’améliorer ses records personnels, déjà très élevés. Il est désormais la cible à abattre pour tous ses rivaux. Au total, lors de la saison 2022-2023, Léon Marchand gagne l’intégralité des 26 courses individuelles auxquelles il prend part. Il est le premier nageur à réaliser ce sans-faute sur un exercice entier dans le championnat universitaire américain. En juin dernier, ses cinq titres de champion de France (200 mètres brasse, nage libre, papillon, 200 mètres quatre nages et 400 mètres quatre nages) paraissent presque anecdotiques. Avait-il déjà en tête ce rendez-vous des championnats du monde 2023 au Japon ? Probablement. Certainement. Ce dimanche 23 juillet 2023, Léon Marchand est définitivement entré dans l’histoire de la natation mondiale en effaçant des tablettes le plus vieux record du monde, établi sur le 400 mètres quatre nages par Michael Phelps, aux JO de Pékin en 2008. Ce record (4’03″84) avait résisté à tous les assauts jusque là. Le Français l’a littéralement atomisé, avec un chrono de 4’02″50 ! Du jamais vu ! Ses concurrents du jour n’en ont pas cru leurs yeux en sortant la tête de l’eau. Le grand Michael Phelps en personne l’a applaudi debout, puis est descendu sur le bord du bassin pour lever le bras de son jeune successeur et transmettre ainsi un relai mémorable entre champions hors normes.
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Et maintenant ? Évidemment, le nageur français lorgne sur le 200 mètres papillon (les séries débutent dès mardi) et le 200 mètres quatre nages, dont il est tenant du titre mondial, acquis à Budapest. Les médias vont certainement le solliciter plus que de raison, mais il n’est pas du genre à se laisser submerger par des remous extra-sportifs. Aussi à l’aise devant les micros que dans les bassins, Léon Marchand dégage une sérénité étonnante pour son jeune âge et, chose rarissime pour les représentants de sa génération, n’a que faire des réseaux sociaux. Aucun risque de dispersion, et quand on connait la soif de perfection du champion, ainsi que la compétence de son entraîneur, nul doute que les plages de décompression ne seront pas au programme des mois à venir. L’objectif majeur, au delà des championnats du monde actuels, est bien sûr tourné vers la France, et les Jeux Olympiques de 2024. Si nul n’est prophète en son pays, le retour de l’enfant prodige y est toujours salué avec enthousiasme. Et personne ne pourrait en vouloir à celui qui est parti chercher l’or en Amérique, d’avoir la bonne idée de le rapporter en France, frappé du sigle olympique.
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