FRANCE – AUSTRALIE

LES BLEUES FLOUÉES

Certes, lors du quart de finale de la coupe du monde de football féminin, ce samedi 12 août 2023, les Françaises n’ont pas fait un match mirobolant contre les Australiennes, qui avaient l’énorme avantage de jouer à domicile. Les Bleues savaient qu’elles auraient contre elles, en plus des 11 joueuses adverses, les 55.000 spectateurs qui s’étaient pressés dans le stade de Brisbane, face à 500 malheureux supporters français. Ce qu’elles ne savaient pas, c’est qu’elles auraient droit, en prime, à un arbitrage très défavorable, qui a sans doute permis au pays organisateur d’aller jusqu’en prolongations, pour finalement arracher la victoire aux tirs au but…

Le pays organisateur… tout est là, et cette rencontre est la parfaite illustration des privilèges accordés par ce statut. Maria Carvajal, l’arbitre chilienne chargée de diriger ce match, a, dès le départ, excellé dans ce que les anciens appellent un arbitrage à la maison. On jouait depuis 7 minutes à peine lorsque la défenseuse australienne Alanna Kennedy s’est complétement trouée sur un dégagement manqué et que l’attaquante française Kadidiatou Diani a récupéré le ballon. Débordée, Kennedy s’est alors suspendue au maillot de Diani pour l’empêcher de démarrer. La règle est simple : lorsqu’une telle faute est commise sciemment à l’encontre d’un attaquant filant au but par un joueur en position de dernier défenseur (au départ de l’action, Kennedy l’était bel et bien), c’est carton rouge. Et retour aux vestiaires illico presto. Non seulement, madame Carvajal n’a pas sorti le moindre carton, fût-il jaune, mais elle n’a même pas sifflé le coup franc évident ! Par la suite, nombre de petites fautes commises sur les Françaises n’ont pas été sanctionnées, mais trois faits de jeu marquants ont fait pencher la balance du même côté au cours du match. Sur un débordement français dans la surface de réparation, une Australienne a détourné le ballon de la main, une main très décollée du corps, à hauteur de tête. Dans 99 % des cas, c’est penalty. Curieusement, l’arbitre de champ, et ses suppléantes de la VAR (assistance vidéo à l’arbitrage), n’ont pas bronché. Idem lorsque l’internationale française Selma Bacha a perforé la défense adverse et a été pris en tenaille, puis stoppée par des crampons australoïdes à hauteur de cheville. Là aussi, cécité de l’arbitre et mutisme de la VAR, encore une fois aux abonnés absents.

Mais le pire était à venir. Le clou de la partialité intervint à la 99ème minute, lorsque, sur un corner tiré par les Françaises, la défenseuse Kennedy, encore elle, catapulta le ballon dans ses propres filets. Les Bleues laissèrent exploser leur joie en levant les bras… avant d’être douchées par l’arbitre chilienne, qui annula ce but. Raison invoquée : Wendy Renard aurait tenu le maillot d’une autre joueuse ! Comme le remarqua la capitaine tricolore : « L’arbitre dit que je tire un peu le maillot… Mais s’il y a faute là, il y a faute sur chaque corner, sur chaque coup franc. Parce que, moi, je suis tout le temps ceinturée… C’est le foot. Elle a pris une décision sans même aller voir la VAR alors que je ne touche même pas la joueuse qui marque contre son camp ! ». Tout est dit. Quand on sait qu’à ce niveau de compétition, la victoire tient souvent à des détails, une expulsion non appliquée, deux penalties non sifflés et un but refusé à tort, ça fait tout de même un peu beaucoup, non ? Un peu trop pour espérer l’emporter. Sans être chauvin, il est patent de constater que les Australiennes, incapables de marquer le moindre de but dans le jeu, n’ont dû leur survie qu’à ces coups de pouce répétés de l’arbitrage, qui les ont maintenues en vie jusqu’à la fin de la rencontre. Les Françaises ont laissé échapper la qualification pour les demi-finales après une séance de tirs au but cruelle (7 à 6), mais peut-on réellement leur en vouloir ? Hervé Renard, l’entraîneur français, a été fair-play, tout en faisant remarquer certaines incohérences pour le moins étranges, et le fait que ses joueuses affrontaient une nation entière. Celles-ci s’en étaient rendu compte avec l’intensité de la bronca et les sifflets accompagnant leurs actions dangereuses, ainsi que leurs courses d’élan au moment de leurs tirs au but. Un sommet de sportivité… Mes années passées dans le journalisme sportif et les innombrables matches auxquels j’ai assisté m’ont vaccinée depuis belle lurette quant aux nobles valeurs véhiculées par le football. À l’heure où le Qatar et l’Arabie Saoudite règnent en maîtres sur cette discipline à coup de millions d’euros, et que les entraîneurs continuent d’apprendre aux footballeurs en herbe comment tricher, truquer et simuler dès leur plus jeune âge, la situation n’est pas près de changer. Sans doute, regarderai-je encore quelques rencontres importantes de-ci de-là, tout en sachant que, depuis bien longtemps, mes illusions ont déclaré forfait.

PS : Pour les sceptiques ou les masochistes désirant vérifier de leur propres yeux la véracité des faits évoqués dans cet article, un résumé du match est disponible sur YouTube, mais France 2 ne permet pas, pour l’instant de le relayer directement ici.

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