ON AIMERAIT TANT Y RETOURNER
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Quand, en période de rentrée scolaire, une ancienne photographie resurgit tout à coup du passé, on se dit un bref instant, qu’à cette école-là, on aimerait tant retourner. Nos souvenirs sur papier glacé à bords crénelés sont certes un peu grisés, mais les couleurs de ces jeunes années, tout au fond de nous, subitement, se trouvent ravivées. On se plait à rêver un voyage dans le temps, mais ce dernier ne se laisse guère remonter. Il conserve jalousement les clefs de nos secrets, que nous avons tous, un jour ou l’autre, bêtement égarées. Alors, on ré-examine, pour la énième fois, le cliché noir et blanc des années soixante. On tente de raccrocher des noms sur des visages. On s’en veut de ne pas pouvoir en identifier davantage. Combien demeurent encore dans ce petit village ? Combien ont disparu ? Combien ont aujourd’hui accompagné leurs enfants ou leurs petits enfants sur le chemin des écoliers ? Tant de questions se bousculent dans la cour de nos oublis et s’ennuient, suspendues à leurs points d’interrogation. Pour nous, la distribution des bons points, depuis bien longtemps, est terminée. Seules subsistent des images qui ne veulent pas s’effacer.
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La devinette: où te cache tu parmi tous les enfants ?
Moi, je dirais celui qui a un grand sourire en blouson près de la fillette avec le fichu sur la tête…
“et le vert paradis des amours enfantines”
“Ah, quand reverrai-je, hélas, de mon petit village fumer la cheminée (…) qui m’est une province et beaucoup davantage “.