HAPPY 77
…
Celle qui, en 1967, remporta le Concours Eurovision de la chanson sous les couleurs de la Grande Bretagne, a aujourd’hui 77 ans. Sandie Shaw fut l’une des chanteuses pop-folk les plus connues des années 1960. Comme il le fit un peu plus tôt pour Petula Clark, le public français s’enticha rapidement de cette jolie Londonienne qui se produisait sur scène pieds nus. Selon elle, cela lui permettait de se sentir beaucoup plus à l’aise et de mieux capter l’atmosphère, l’essence même de la chanson qu’elle interprétait. Cela peut paraître anecdotique aujourd’hui, mais, à l’époque, cela fit terriblement jaser, tout en contribuant grandement à accroitre sa côte de popularité dans toute l’Europe et en Amérique du Sud. Elle ne put cependant jamais percer aux USA pour un sombre problème de permis de travail. Son étoile palissant au cours des seventies, elle se tourna vers le bouddhisme, l’écriture et l’illustration de livres pour enfants, la composition d’une comédie musicale rock… sans que le succès ne daigne lui sourire à nouveau. Divorcé de son premier mari, elle dût même se résoudre à accepter un petit boulot de serveuse pour survivre. En 1982, son second mariage lui sauva la mise. Il faut dire que l’heureux élu n’est autre que Nick Piwel, le cofondateur du groupe Virgin et le président de l’European Film Academy. Ça aide un peu… Sandie Shaw enregistre à nouveau et, bizarrement, reçoit plusieurs sollicitations. Chrissie Hynde l’invite à se produire sur scène avec son groupe The Pretenders. Le chanteur Morrissey et le guitariste Johnny Marr, du groupe The Smiths, la persuadent de collaborer avec eux pour enregistrer une reprise de leur chanson Hand in Glove. La sortie de ses albums “Hello Angel” en 1988, puis “Nothing Less Than Brilliant” en 1994, passe quasiment inaperçue. Sandie Shaw reprend alors des études supérieures à Oxford et décroche un diplôme de psychothérapeute. Elle renie ses anciennes déclarations très négatives au sujet de l’Eurovision (elle affirmait détester cette chanson) et déclare être fière de sa victoire de 1967. En psychanalyse comme dans la pop musique, il faut parfois attendre longtemps avant d’atteindre l’âge de raison, quelque part entre 1967 et 77 ans.
…
Sandie Shaw, who won the Eurovision Song Contest for Great Britain in 1967, is 77 today. She was one of the best-known pop-folk singers of the 1960s. As with Petula Clark, the French public quickly fell in love with this pretty Londoner, who performed on stage barefoot. According to her, this enabled her to feel much more at ease and to better capture the atmosphere, the very essence of the song she was performing. It may seem anecdotal today, but at the time, it was the talk of the town, and helped boost her popularity throughout Europe and South America. She was never able to break through in the USA, however, due to a murky work permit issue. Her star waned in the seventies, and she turned to Buddhism, writing and illustrating children’s books, and composing a rock musical… but success never deigned to smile on her again. Divorced from her first husband, she even had to take a job as a waitress. In 1982, her second marriage saved the day. The lucky man was none other than Nick Piwel, co-founder of the Virgin group and President of the European Film Academy. That helps a little… Sandie Shaw records again and, strangely enough, receives several requests. Chrissie Hynde invites her to perform with her band The Pretenders. Singer Morrissey and guitarist Johnny Marr of The Smiths persuaded her to collaborate with them on a cover of their song Hand in Glove. The release of her albums “Hello Angel” in 1988 and “Nothing Less Than Brilliant” in 1994 went virtually unnoticed. Sandie Shaw resumed her studies at Oxford University and qualified as a psychotherapist. She renounced her previous negative statements about Eurovision (she had said she hated this song) and declared herself proud of her 1967 victory. In psychoanalysis, as in pop music, it can take a long time to reach the age of reason, somewhere between 1967 and 77 years old.
…