Elles s’en vont, elles s’en viennent. Elles s’animent, elles s’enveniment. Elles s’avivent, elles s’amenuisent. Et soudain, elles s’évanouissent et disparaissent. Seules quelques traces volatiles subsistent en cet écrin-écran. Les humeurs vagabondent toujours entre les lignes.
CONTRE-PLONGÉE
…
De son lieu de vacances méditerranéen, un ami me téléphona avec d’irrépressibles trémolos dans la voix. Lors de son arrivée à l’hôtel, au réceptionniste qui lui avait demandé : “Vous avez bien réservé une chambre avec vue sur la mer ? », il avait répondu : « Si je peux avoir la vue sur la fille par la même occasion, ça sera parfait ! »(suite…)
JEUX DE PAUMES
Les mains qui se tendent, et dont on se souvient,
Façonnent et tournent notre vie un peu plus loin.
Chaque paume ouvre quelque chose de précieux,
Entre espoir, générosité et merveilleux,
Elle participe à un cercle vertueux,
Comme un nouveau regard qui nous ouvre les yeux.
BB
Amour, Amitiés…
Les images du montage photo sont légèrement racoleuses, je vous l’accorde, mais les chaînes de télévision françaises l’ont été si peu en annonçant sa mort, un certain dimanche 17 août 2014, que cela rétablit un semblant d’équilibre. Pierre Vassiliu avait coupé le contact discrètement après un parcours inclassable. Le grand public retient évidemment son tube de 1973 “Qui c’est celui-là ?”, étonnante adaptation de “Partido Alto” de Chico Buarque, et peut-être aussi l’année d’après “J’ai trouvé un journal dans le hall de l’aéroport”. (suite…)
AU SUD DE LA MÉMOIRE
…
C’était le deuxième jeudi du mois d’août 1998. Encore étourdie par sa première coupe du monde, conquise au dépens d’un Brésil balbutiant son football, la France somnolait sa convalescence bigarrée. Elle sortait à peine d’une vague de chaleur ayant anesthésié le pays durant une semaine. Au fond du Quercy blanc, tout au bout d’un chemin de terre longeant un champ de blé fraichement coupé, un homme marchait doucement. Il était 13 heures et des poussières, qui s’envolaient avec le temps d’une nostalgie suspendue à autre chose. Clouée au sol par un chapeau foncé, son ombre découpait un début d’après-midi qui s’annonçait oppressant. (suite…)
DE PARIS À PÉRIGUEUX
… Mardi minuit et ma petite rue dans le onzième arrondissement.
Mercredi six heures et demie, dans la campagne de Dordogne.
Deux mondes se rejoignent mais toujours les arbres nous accompagnent.
6 – 25 – 6
… Le réveil était réglé sur 6:26. Je devais être sur pied de bonne heure ce lundi matin et j’avais placé mon téléphone loin du lit pour être obligée de me lever dès les premiers décibels de la sonnerie. Je ne voulais pas risquer de me rendormir après l’avoir éteint d’une main somnambule. C’était sans compter un rêve étrange, rêve qui déverrouilla mes paupières à 6:25 très exactement.(suite…)
20.000 VAINS MILLE
…
Ils ne partirent pas cinq cents et par un prompt renfort, ne se virent pas trois mille en arrivant à bon port. N’en déplaise aux corvidés de tous poils, cette tragédie-là se joue sur 20.000 pieds désespérés. Diffusé à la grande époque de l’émission quotidienne Le Set sur Pink TV, et sous l’œil affuté d’Éric-Emmanuel Schmitt, ce billet d’humeur colle étonnamment à l’actualité brulante du football et de ses supporters, en cette période de rencontres internationales très spéciales…
ÉMEUTE INTÉRIEURE
…
Quelquefois, dans la meute anonyme qui m’entoure et qui m’emporte, je sursaute encore de me sentir réellement discordante.
Je voudrais aboyer ma différence. Je voudrais hurler sans donner le change, mais je me reprends. Je hume l’air du temps, passablement vicié par la poursuite citadine de petites traques sans importance. Je louvoie et je ruse. Je souris sans montrer les dents. Je marche dans le sens du vent, bien à couvert, au beau milieu de la horde que je suis certaine d’avoir finalement domestiquée.
À moins que ça soit exactement le contraire qui se soit passé ?
CORDES SENSIBLES
… Quand la nostalmagie Beatles entre par une de mes oreillettes, elle ne ressort jamais par l’autre. Mon rythme cardiaque s’accélère ou ralentit en fonction des notes et des mots. Leur enchaînement me donne du chœur au ventre. Nous sommes plusieurs en moi, comme toujours, mais cette fois, je les vois. Tout raisonne différemment. Tout est amplifié. Tout est apaisé, tout est excité. Mélodies, paroles, rythmes, images, idées… c’est un carnaval de sensations, de sensibilités qui s’entrechoquent et interagissent à l’infini. Proche et loin, vite et bien, tout est lien et rien n’est rien. Ma vie n’est qu’un instant. Comme un papillon hors saison, j’ai peur du temps. Je sais que je n’ai jamais su compter et que ça ne va pas commencer maintenant. Ça ne peut que finir, mais c’est cela qui me rend gaie et infiniment triste en même temps. Je voltige. Je m’éparpille. Je me laisse porter, emporter, déposer vers un autre hasard, qui n’en est jamais un, et là où ce flot m’échoue, c’est encore une victoire.(suite…)
PIEDS PLATS
… Ouf… Le festival de Cannes est enfin terminé ! Et avec lui le défilé de toutes les godiches dépoitraillées au palmarès à jamais inconnu. Rideau également sur les strings apparents. Il faudra attendre une année pour à nouveau croiser du téton turgescent sur tapis rouge et tâter de la fesse aguicheuse en sortie de limousine. D’ici là, la presse, spécialisée ou non, aura tout le loisir de gloser ou glousser à propos des énièmes sursauts de l’affaire Weinstein. Cortège d’effets spéciaux, de doublages et de trucages à géométrie variable, avec cadrages interchangeables. Et interprétations plus ou moins primées, entre professionnels du cinéma.(suite…)