LE 14 MAI DE LA FERRONNERIE
De gauche à droite : Brigitte, Giovanna et Henri IV.
C’était un 14 mai et nous quittions, mon amie Giovanna et moi, notre fief du Banana Café, bar mythique et exotique des nuits parisiennes, qui anime la rue de la Ferronnerie et le quartier des Halles depuis près de quarante ans. Ce soir-là, il ne faisait pas froid mais le temps était à la pluie, avec quelques gouttes de nostalgie. Je le fis remarquer à mon amie qui me demanda pourquoi je pensais cela. D’une Française à une Brésilienne, la traduction des impressions est parfois plus aisée par les silences que par les mots. Je lui devais tout de même une explication. « Esta nostalgia é difícil de explicar ». Généralement, la nostalgie se définit comme un sentiment de regret d’un temps ou d’un lieu autrefois agréables mais devenus lointains. Éloignement spatial ou temporel, peu importe, ce regret n’est pas un remords. C’est un mal du pays ou un bien du passé, comme un soupir intérieur, qui devient présent mais nous échappe en même temps. Saudade, spleen, blues, mélancolie ; un peu de tout cela avec un soupçon d’autre chose. (suite…)