UN SOUPÇON DE LÂCHETÉ
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Depuis 48 heures, la tentative d’assassinat de l’écrivain Salman Rushdie à New-York alimente les chaînes d’informations continues avec une tendance qui devient insupportable : le refus de nommer la réalité. En effet, que peut-on lire en sous-titre des reportages télévisés ? Des inepties telles que : « L’agresseur présumé a poignardé l’écrivain », « Le suspect a été remis à la police », ou encore « Le FBI enquête sur le supposé coupable »… Suspect ? Présumé ? Supposé ? Voilà un homme de 24 ans qui en a poignardé un autre de 75 ans, sous les objectifs des caméras qui ont filmé la scène et devant des centaines de personnes présentes dans l’amphithéâtre où s’est déroulé cet attentat, et l’on n’ose même plus le qualifier de coupable ou de criminel ! Qu’eût-il fallu qu’il fît pour avoir droit à cette objectivité pourtant élémentaire ? Arriver avec une banderole « Je suis un criminel » ou un T-shirt « C’est moi le coupable » ?!