AUTRE PARCOURS, MÊME OBJECTIF.

Marche des fiertés LGBTQI+, Paris, 2022.

Longtemps, la Marche des Fiertés s’est nommée la Gay Pride. Ce dernier terme, plus pratique et générique dans l’esprit du grand public, est encore en vogue dans bien des conversations et chez bien des gens, toutes classes d’âge confondues. Le dernier défilé auquel je pris part remonte à 2022 (voir lien en fin d’article). Sous un ciel gris menaçant, il partit du 12ème arrondissement, à hauteur du métro Michel Bizot, remonta l’avenue Daumesnil en direction de la place de la Bastille, puis longea les boulevards Beaumarchais et du Temple avant de se déverser, comme très souvent, place de la République. Cette année, si les menaces d’averses sont récurrentes en ce samedi 29 juin 2024, le tracé du parcours est bien différent. Dès 13h30, le cortège s’élancera de la Porte de la Villette, dans le 19ème arrondissement, pour emprunter l’avenue Corentin-Cariou, l’avenue de Flandre, la rue du Faubourg Saint-Martin, puis le boulevard de Magenta, jusqu’à sa destination finale, place de la République.

Ce parcours d’environ 4 km est plus court que bon nombre de ses prédécesseurs, qui partaient de la rive gauche, souvent de Montparnasse, un grand classique, pour rallier Bastille ou République, soit un périple de 5 à 6 km, pas toujours évident à boucler sur des talons aiguille de 10 à 12 cm ! Ces dernières années, entre les changements quasi-systématiques et parfois très critiqués du parcours, les caprices de la météo, les difficultés liées à la crise Covid 19 et le bannissement des chars en 2023, la mobilisation autour de l’événement fut pour le moins fluctuante. Si on est loin des pics de fréquentation à 700.000 personnes enregistrés au début des années 2000, la Marche parisienne des fiertés LGBTQI+ (lesbiennes, gays, bis, trans, queers, intersexes et autres) regroupe régulièrement entre 200.000 et 500.000 participants (les estimations des organisateurs et de la police n’étant jamais concordantes). Cela en fait une manifestation annuelle majeure en plein cœur de la capitale française. C’est aussi le plus grand défilé du genre en France, rassemblant une centaine d’organisations et associations différentes, avec un même objectif : l’égalité des droits entre les personnes hétérosexuelles et les personnes LGBTQI+. Régulièrement, un mot d’ordre supplémentaire vient compléter cette revendication principale. Cette année, sur ses réseaux sociaux, l’Inter-LGBT a particulièrement insisté sur le volonté de faire de cette manifestation « une marche contre la transphobie, une marche pour les transolidarités, en France, en Europe, dans le monde entier ».

Il ne reste plus qu’à espérer que, dans un contexte socio-politico-météorologique très incertain, aucune perturbation ni débordement fâcheux ne vienne troubler la fête qui clôt cette belle journée, place de la République, avec un spectacle gratuit qui fera appel à plusieurs artistes acquis à la bonne cause (voir liste ci-dessous), entre 17h00 et 22h00. En d’autres quartiers parisiens, notamment dans le Marais, de nombreux bars, restaurants, clubs gays et établissements LGBT friendly, programmeront des festivités diverses jusque plus tard dans la nuit. Une occasion supplémentaire de démontrer que, dans la bonne humeur, l’égalité des genres, le respect de chacun et l’acceptation des différences, une autre société est possible. Une perspective cruellement absente dans le monde et le débat politique actuels.

COMMENT SE DIRE ADIEU ?

« Maman est partie. », a sobrement écrit Thomas Dutronc sur son compte Instagram, en légende d’une photo de lui bébé, dans les bras de Françoise Hardy. La célèbre chanteuse, auteure-compositrice-interprète et actrice française, âgée de 80 ans, luttait contre un cancer du système lymphatique depuis vingt ans et contre un cancer du larynx depuis cinq ans. Ce mardi 11 juin 2024, un peu avant minuit, la maladie a eu raison de celle qui fut l’une des figures de proue de la génération dite des yéyés en France.

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UNE SÉRIE ADDICTIVE

Parmi les séries télévisées, il y a celles, annoncées à grands coups de battages promotionnels, que l’on regarde tout de suite et que l’on oublie aussi vite. Et puis, il y a celles dont la sortie passe sous les radars du grand public, car moins tapageuses mais ô combien plus avantageuses, tant sur le plan instructif qu’affectif. “The Hour” appartient à cette seconde catégorie, dont les représentantes sont, hélas, beaucoup trop rares sur nos petits écrans grand format, saturés de téléréalités à la gomme ou de longs métrages multi-rediffusés. Elle est actuellement proposée en replay sur Arte et vous feriez bien de vous y précipiter, avant qu’il ne soit trop tard…

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TOUT FEU TOUS FLAMME

Et que je te brandisse la flamme olympique par ci, et que je te trimballe la flamme olympique par là, et que je te l’exhibe par ici et que je te la coltine par là… Je ne pensais pas avoir un jour une telle saturation d’olympisme, qui plus est à deux mois de l’ouverture des jeux, mais là, franchement, je n’en peux plus. Je sature déjà. Cette entreprise d’enfumage généralisé commence par m’échauffer le cervelet à un point tel que cela a presque éteint en moi toute envie d’assister à cette grand-messe du sport mondial, en live dans la capitale ou en différé devant mon téléviseur.

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PRÉCISION NÉBULEUSE

Suite aux nombreux messages d’encouragement et aux non moins nombreuses congratulations à propos de la mise en lumière du Mont Saint-Michel ce week-end, et des nombreux phénomènes lumineux atmosphériques observés un peu partout en France, je tiens à préciser que je n’y suis strictement pour rien et que je ne me suis nullement reconvertie dans le domaine des effets spéciaux ou de l’éclairage cinématographique. Brigitte Boréale est certes une créature noctambule, mais elle n’a pas la prétention de vouloir à tout prix éclairer le monde de ses lumières. Rêver à d’autres horizons en se couchant aux aurores suffit à illuminer ses nuits.

POINT FINAL

BERNARD PIVOT
(05/05/1935 – 06/05/2024)

LBF… comme La Bibliothèque de France, ou comme Littérature, Beaujolais et Football, les trois passions d’un homme qui fut, avec Jacques Chancel et Michel Polac dans un autre registre, l’une des dernières personnalités de la télévision française dont les émissions avaient pour but de tirer le grand public vers le haut et non de niveler par le bas la culture (ou plutôt l’absence de culture) sous couvert d’audimat. Bernard Pivot, créateur des rendez-vous télévisés “Ouvrez les Guillemets” sur la première chaîne de l’ORTF (1973-1974), “Apostrophes” sur Antenne 2 (1975-1990), “Bouillon de Culture” sur France 2 (1991-2001), et “Les Dicos d’Or” sur France 3 (1993-2005), a définitivement tourné la page ce lundi 6 mai 2024 à Neuilly, au lendemain de ses 89 ans.