PAPI RAZZIA

Que dire d’une personne qui a passé sa vie à mentir, à corrompre, à dégrader, à falsifier, à trahir, à intriguer, à pervertir, à arnaquer, à souiller tout ce qui ne servait pas ses propres intérêts ? Que dire d’un obsédé sexuel qui a recours à des prostituées mineures et à côté duquel DSK et Donald Trump font figure d’enfants de cœur ? Que dire d’un dirigeant politique qui laisse sa nation à la dérive tandis qu’il engraisse ses comptes bancaires au point de devenir l’homme le plus riche du pays ? Que dire de cette détestable incarnation du mâle et du mal italien, qui ronge une société en détruisant toutes ses valeurs humaines ? Que dire lorsque cette personne disparait ? Pas grand chose. Et même rien. C’est mieux ainsi. Que des individus de la même espèce, tels que le Russe Poutine ou le Hongrois Orban, lui rendent hommage en se déclarent ses amis de toujours est significatif. Que le pape François salue « son sens des responsabilités publiques et son tempérament énergique » est incompréhensible. Des sept péchés capitaux, il n’y en pas un que cet imposteur n’ait visité régulièrement ! Que l’Italie oublie la trentaine d’affaires en justice qui le concerne et décrète une journée de deuil national en hommage à celui qui l’a bafouée et ridiculisée durant tant d’années est pathétique. Aujourd’hui, la décadence romaine se déguste à la sauce milanaise.

PLEINES LIGNES

Au départ, mon voisin de palier caressait l’espoir d’être ramasseur de balles dans les tournois féminins de tennis. Lorsque je lui ai fait remarquer la jeunesse et la sveltesse des préposés à cette tâche, il a accusé le coup, du haut de sa quarantaine bien tassée et de ses abdos bien enveloppés. Il n’a pas lâché l’affaire pour autant, mû par un soudain regain d’intérêt pour ce sport très médiatisé. Le lendemain, il avait reporté son attention sur une autre fonction, jetant son dévolu sur le poste de juge de ligne. Trois critères essentiels avaient, semble-t-il, motivé son choix : la situation avantageuse de ces observateurs privilégiés, juste derrière les joueuses, leur position de prédilection, légèrement courbés, les mains sur les genoux, afin de scruter au mieux leurs cibles attitrées, et enfin les petites chaises qui leur étaient réservées, ainsi que les caissons de protection au sol où, selon lui, on pouvait planquer quelques canettes de bière bien fraîches. Je n’ai pas voulu le détromper, de peur qu’il ne se renfrogne et m’accuse de toujours vouloir le critiquer, en dénigrant systématiquement ses bonnes idées ou ses intentions du moment.

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L’HUMOUR NOIR EN DEUIL

Il y a un an, presque jour pour jour, j’avais relayé sur ce blog un sketch de Guillaume Bats et Laura Laune intitulé “Le sexisme” (voir ci-dessous). Il y distillait cet humour noir dont il savait abuser, et cette autodérision vis à vis de son handicap, qui lui avait permis de se faire une place bien à lui dans le monde du spectacle. Atteint par une maladie génétique communément appelée la maladie des os de verre, il blaguait volontiers (comme dans la vidéo ci-dessus) à propos de son espérance de vie réduite. Guillaume Bats est décédé ce jeudi 1er juin 2023, à l’âge de 36 ans. Dans le même sketch, il assurait ne pas craindre la mort pour la bonne et simple raison qu’il croyait en la réincarnation. Il s’imaginait revenir en aigle royal, une choix judicieux afin de régler ses comptes avec l’ange gardien qui n’avait pas vraiment fait son boulot à sa naissance…

BONDS ET REBONDS

Alors que débute le tournoi de Roland Garros, coup d’envoi, pour certains, d’une quinzaine à flemmarder sur canapé devant leur télé, l’attrait du tennis féminin ne souffre plus d’aucune discussion. Les tenniswomen ont haussé leur niveau de jeu en même temps que leurs tenues se sont largement émancipées. Les nostalgiques de la petite jupette blanche plissée en sont désormais pour leurs frais. Les joueuses ont simultanément gagné une autre bataille, sur le plan financier cette fois. En constante augmentation ces dernières années, la dotation des Internationaux de France propose une parfaite égalité hommes/femmes, avec des récompenses allant de 69.000 à 142.000 euros lors des trois premiers tours de la compétition. À chaque étape franchie, le montant du chèque a de quoi atténuer la déception engendrée par la défaite : 240.000 euros pour les huitièmes de finalistes, 400.000 euros pour les quarts de finalistes et 630.000 euros pour les demi-finalistes. Le lauréat et la lauréate de cette édition 2023 recevront chacun la modique somme de 2,3 millions d’euros, tandis que les finalistes malheureux pourront se consoler en empochant 1,2 million. De quoi craquer pour quelques paires d’escarpins haut de gamme une fois les tennis rangées dans les sacs de sport.

SIMPLY THE BEST ?

Lorsque, le 26 novembre 1939, Anna Mae Bullock, voit le jour à Nutbush, un village perdu dans le comté de Haywood, au fin fond du Tennessee (USA), personne ne peut se douter du destin qui l’attend, d’autant que les choses commencent très mal pour elle et sa grande sœur Aline. Leur père, un homme alcoolique et violent, les abandonne sans aucun scrupule, leur faisant peut-être ainsi, à son insu, le plus grand cadeau dont il était capable. Malheureusement, leur mère, tout aussi brutale, prend le relai à coups de ceinture et de brimades incessantes. On peut rêver mieux pour croire en un épanouissement personnel et un avenir radieux…

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DE TOULON À LA ROCHELLE

Le monde de l’ovalie est admirable. À l’inverse du football, qui en fait des tonnes sans, trop souvent, tenir ses promesses, le rugby nous procure régulièrement émotions et satisfactions au plus haut niveau. Les belles actions ne se font pas attendre et les joueurs, dans le jeu comme dans la vie, véhiculent de plus nobles valeurs. Ce week-end a hissé le rugby français sur le toit de l’Europe pour la troisième année consécutive, confirmant sa supériorité sur son homologue britannique. Le Racing Club de Toulon a remporté la Challenge Cup en battant les Écossais de Glasgow, vendredi 19 mai, avant que le Stade Rochelais ne vienne à bout des Irlandais du Leinster, le lendemain samedi 20 mai 2023. Les deux rencontres, qui se jouaient à Dublin, donc en terrain adverse pour les clubs français, ont proposé deux scénarios très différents mais ô combien exaltants pour les supporters tricolores. Les Toulonnais avaient à cœur de remporter le seul trophée qui manquait à leur palmarès, fort de quatre titres de champions de France et trois de champions d’Europe (2013 à 2014). Ils ont démarré tambour battant, menant 0-21 à la mi-temps, et n’ont jamais laissé le moindre espoir à leurs rivaux écossais jusqu’à la victoire finale (19-43). Les Rochelais, tenants du titre (déjà vainqueurs contre ce même club du Leinster Rugby, en finale 2022), ont pris l’eau avec une entame de match catastrophique. Menés 17-0 à la 13ème minute, après avoir encaissé trois essais irlandais, ils étaient méconnaissables, incapables de développer leur jeu. Le public irlandais, en pleine jubilation, ne donnait alors pas cher de la peau des frenchies. Et puis, au courage et à l’abnégation, les tuniques jaunes ont entamé une fantastique remontée, savamment construite sur la solidarité et la persévérance. Plus le temps s’écoulait, plus leur emprise sur le déroulement de la partie semblait inexorable… jusqu’au succès final, coiffant leurs malheureux adversaires d’un point (26-27) au coup de sifflet final. Les villes de Toulon et La Rochelle, deux bases navales françaises historiques, peuvent donc être fières de leur butin 2023. Tels les corsaires d’antan, elles ont hissé leurs couleurs rouge noire et jaune au firmament du européen, contraignant la flotte britannique à baisser pavillon… jusqu’à l’année prochaine.

88 ANS

Actrice, danseuse et écrivaine américaine, Shirley MacLean Beaty est née à Richmond, en Virginie (USA), le 24 avril 1934. Très jeune, elle se fait remarquer par un caractère aussi trempé que celui des personnages qu’elle incarnera souvent sur grand écran. Alfred Hitchcock, qui lui offre son premier rôle au cinéma, dans le film intitulé “Mais qui a tué Harry ?”, déclare à son sujet : « C’est une femme tellement volcanique, qu’elle ferait pâlir de honte l’Etna et le Stromboli réunis ! ». Au départ, ce n’est pourtant pas le septième art qui semblait avoir les faveurs de la jeune Shirley…

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CONTRE-ATTAQUE TRANS ?

Depuis une trentaine d’années, le moustique tigre justifie pleinement sa réputation et son classement parmi les espèces les plus invasives au monde. Seules les contrées antarctiques sont encore en mesure de résister à sa prolifération exponentielle. L’Europe a capitulé depuis longtemps devant ce fléau qui mesure à peine 5 millimètres et qui n’a jamais été aussi conquérant sur le territoire français. D’une vingtaine de départements concernée en 2015, ils sont aujourd’hui pas moins de 71 à déplorer la présence active de ce mini-vampire ! Ce dernier risque même de sortir de son hibernation de plus en plus tôt à cause d’hivers cléments et d’une conjonction chaleur + humidité accrue dès les premiers jours printaniers. Existe-t-il une solution pour tenter d’enrayer le phénomène ? Peut-être…

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TROU NOIR ET GALAXIE MULTICOLORE

Deux images étonnantes venues d’ailleurs ont fait le tour du monde scientifique ces derniers jours. La première, ci-dessus, a été produite grâce au télescope Hubble. Elle rend compte de la découverte spectaculaire d’un trou noir supersonique, suivi d’une magnifique traînée d’étoiles.

Selon la Nasa, ce trou noir “supermassif”, d’une masse estimée à 20 millions de fois celle de notre soleil, transperce l’espace en provoquant la formation d’une immense traînée d’étoiles, qui s’étire sur quelques 200.000 années-lumière. Pieter van Dokkum, scientifique à l’université de Yale, explique : « Le gaz qui se trouve devant lui est frappé par l’impact supersonique. Ce que nous apercevons, ce sont les séquelles. Comme le sillage d’un navire, nous voyons le sillage du trou noir. » Ainsi, dans sa course folle à travers le vide intersidéral, l’objet céleste percute des nuages de gaz qui se transforment en astres. Ces derniers, repérés par le télescope spatial Hubble, ont permis d’identifier le trou noir, qui, sans cela, aurait été indécelable de manière directe. 

La question qui vient automatiquement à l’esprit de tout amateur de scénario science-fiction catastrophe est la suivante : la Terre, notre jolie petite planète bleue est-elle susceptible de se faire dévorer par cet effrayant ogre noir ? Aucun risque, prétendent les spécialistes. À cela, deux bonnes raisons spatio-temporelles : a) ces événements ont eu lieu très loin dans l’espace, b) ils se sont déroulés à une période elle aussi très lointaine, lorsque l’univers n’avait que la moitié de son âge actuel. La lumière a mis des milliards d’années afin de parvenir jusqu’à nous, et de permettre l’observation de ce phénomène insolite.

La seconde image extraordinaire, reproduite ci-dessous, est due à une autre sentinelle de l’espace, le nouveau télescope spatial James-Webb, lancé le 25 décembre 2021… un formidable cadeau de Noël pour les astronomes du monde entier.

Ce somptueux cliché dévoile une fantastique nébuleuse spirale baptisée “La Roue de Charriot”. Située à 500 millions d’années lumière de la Terre, cette magnifique galaxie avait déjà été observée par le passé, mais les instruments et techniques de pointe du télescope spatial infra-rouge l’ont rendue encore plus fascinante. Le halo de lumière qu’elle diffuse est troublant. L’astrophysicien David Elbaz compare cette petite galaxie très originale à une pierre qui tombe dans l’eau et crée des petites vagues dans l’océan de matière stellaire intergalactique. En quelque sorte, des ronds dans l’au-delà…

Ce somptueux cliché dévoile une fantastique nébuleuse spirale baptisée “La Roue de Charriot”. Située à 500 millions d’années lumière de la Terre, cette magnifique galaxie avait déjà été observée par le passé, mais les instruments et techniques de pointe du télescope spatial infra-rouge l’ont rendue encore plus fascinante. Le halo de lumière qu’elle diffuse est troublant. L’astrophysicien David Elbaz compare cette petite galaxie à une pierre qui tombe dans l’eau et crée des petites vagues dans l’océan de matière stellaire intergalactique.