TOUJOURS PRÉSENT

Il y a déjà huit ans, dans la nuit du 10 au 11 décembre 2016, mon père s’en est allé. Je rentrais d’un reportage pour Canal + lorsque la nouvelle est tombée. On a beau s’y attendre et donner le change en société, on sait qu’on ne s’en remettra jamais tout à fait. Un père attentionné est au départ de tout ce que l’on fait, de tout ce que l’on est. Son regard, sa voix, son amour, son humour, son parcours, ses conseils, ses manières, ses mystères demeurent en nous à tout jamais.

Il fait partie de nos souvenirs, même lorsque le temps a cru les effacer et qu’ils resurgissent au hasard d’un album photo ou d’une discussion entre amis. En jeune marié ou avec les cheveux longs pour les besoins du cinéma, il est toujours le plus beau et le plus sympa des papas, comme dans nos affirmations d’écolier en cour de récré. Il était là même lorsque l’on ne le savait pas, de nos premiers pas à nos premiers émois. Il fut le premier guide, le premier référent, parfois pressant, parfois discret, parfois prégnant, parfois secret. Il a initié des épopées dignes de la découverte des Amériques. J’entends encore le feulement des roseaux sur les flancs du canoé lorsqu’il nous a emmenés, ma sœur et moi, en balade sur la Meuse. Ce fut l’une des plus belles journées de ma vie, du côté de Consenvoye, petit village meusien dans lequel je ne suis jamais retourné, mais dont le nom est resté gravé en lettres de soleil et d’azur. Ce fut une parenthèse unique, une de celles qui changent les perspectives, qui appellent d’autres rivages, et qui révèlent que les berges sont bien plus belles lorsque l’on s’aventure au milieu de la rivière. Où que tu sois aujourd’hui, encore merci, cher papa, de m’avoir appris à marcher, à nager, à plonger. Même et surtout à contre-courant.

ARMISTICE ET ARTÉMIS

À chacun et chacune sa façon de fêter l’armistice. Larme à l’œil ou l’arme au pied. Moi, je préfère l’armistice façon Artémis, cette déesse de la chasse dans la mythologie grecque (la Diane des Romains), protectrice des chemins, des ports, des jeunes enfants et des bébés animaux, bref de tout ce qui initie et définit une nouvelle trajectoire, une nouvelle aventure, une nouvelle perspective. Parée des attributs qui la caractérisent : arc en or, flèches, carquois, croissant de lune et biche, lorsqu’elle se met en chasse, rien ne résiste à cette déesse farouche et sœur jumelle d’Apollon. Un peu comme ma modeste personne quand elle décoche son dernier trait de khôl en prolongement de son œil de biche, à l’orée d’une nuit mystérieuse.

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THE EASYBEATS

Coupe Beatles version Rubber Soul, veste cintrées à épaulettes et boutons dorés, guitares électriques et sonorités sixties, ce quintette-là aurait pu émerger du Merseybeat, courant musical né à Liverpool (traversé par la rivière Mersey) au début des années soixante. Malgré leur dégaine, leur style et leur nom, le tout fleurant bon la Grande Bretagne, the Easybeats est pourtant répertorié en tant que groupe pop-rock australien, certainement le plus fameux de cette époque, grâce au succès retentissant de leur tube international : “Friday on my Mind”.

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FIDÉLITÉ ET LOYAUTÉ

Chaque année, près de 100.000 abandons d’animaux de compagnie viennent rappeler la lâcheté et l’irresponsabilité des humains envers ceux qui leur témoignent des sentiments bien plus nobles. Campagnes d’affichage ou clips vidéos, la Fondation 30 Millions d’Amis trouve souvent le bon angle pour sensibiliser le grand public contre ce fléau. La version 2016 fut particulièrement remarquée. Elle fit mouche en s’appuyant sur un clip pertinent et adroitement réalisé. La télévision ne l’a pas assez montré. C’est avec ce genre d’initiative que l’on pourra espérer infléchir notablement la courbe de ces indignités, dont les deux tiers sont cumulés lors de la période estivale, coïncidant avec les départs en vacances…

LA JOCONDE S’EST FAIT LA BELLE

« C’est au mois d’août qu’on met les bouts, qu’on fait les fous, les gros matous, les sapajous… » affirme haut et fort la chanson de Pierre Perret. Le lundi 21 août 1911, la Joconde fit sien ce refrain en quittant subrepticement le Louvre. Elle disparut ni vue ni connue, en dépit de sa notoriété planétaire. Elle prit des vacances, de très longues vacances, puisqu’elle ne fut retrouvée que deux ans plus tard, à Florence, en Italie ! Elle daigna finalement réintégrer le musée du Louvre, mais ne fut à nouveau accessible au public qu’à partir du 4 janvier 1914…

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ALZHEIMER ET SILICONE

En 2011, par le hasard d’une publication sur Facebook, un petit encadré avait attiré mon attention. La photo d’un médecin, présenté comme un éminent oncologue brésilien, coiffait une citation pleine d’esprit. Articulée en deux phrases boutonnières, qui ouvraient et fermaient une réflexion pertinente sur les investissements médicaux, la formule avait fait mouche auprès des internautes et les réseaux sociaux avaient amplifié sa résonance auprès du grand public.

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DE L’ORIGINE ET L’UTILITÉ DE LA GALANTERIE

Décriée par certaines féministes, célébrée par certains artistes, la galanterie m’est toujours apparue comme une forme d’intelligence et d’élégance relationnelles entre femmes et hommes. Un raffinement à la fois civique et sentimental du sexe dit fort envers le sexe dit faible, et réciproquement. Très tôt, l’idée de la femme suzeraine naturelle m’a semblé tellement indiscutable que je ne comprenais même pas l‘occurrence d’un débat à ce sujet. Le concept ne pouvait être (et surtout avoir été) que salutaire à tous points de vue.

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CLAP DE FIN

En août dernier, à l’occasion de son 101ème anniversaire, nous lui avions consacré ici même un article très détaillé et illustré, qui montrait combien Micheline Presle occupait une place à part dans le cinéma français. Ce mercredi 21 février 2024, en fin d’après-midi, son gendre, Olivier Bomsel, a annoncé la triste nouvelle de son décès à l’AFP : « Micheline s’est éteinte paisiblement, à la Maison nationale des artistes de Nogent-sur-Marne », dans le Val-de-Marne. La famille a précisé que ses obsèques se dérouleraient dans l’intimité. Afin de partager quelques derniers souvenirs à propos de son parcours et de sa trajectoire hors normes, nous reproduisons ci-après le lien concernant l’article évoqué plus haut. Il suffit, dans l’encadré ci-dessous, de cliquer sur son nom, ou sur la mention “lire la suite”, pour accéder à cette biographie véritablement surprenante.