LÉZARD  CONTEMPORAIN


« J’aimerais bien souffler mes 80 ans, mais je n’ai pas très envie de devenir une momie. » L’auteur de cette phrase vient d’avoir 73 ans. Il est né le 21 avril 1947 à Muskegon, dans le Michigan (USA). L’état civil l’a enregistré sous le nom de James Newell Osterberg Jr, mais l’histoire du rock l’a d’ores et déjà immortalisé sous le pseudonyme d’Iggy Pop. Incassable résistant, inclassable résilient, il a tracé un chemin sinueux et chaotique avec la nonchalance épileptique d’un saurien venu d’une autre planète. Tel un junkie miraculé qui se serait mué en chamane adulé. (suite…)

JE  NE  COMPRENDS  PAS  !



Je ne comprends pas. J’avais bien écouté les consignes à la télé. Ils avaient dit qu’il valait mieux sortir ganté et masqué. Porter une casquette ou un bonnet était également recommandé. J’avais tout bien fait comme il faut. Je suis allé à ma banque pour un retrait. Il y avait cinq personnes devant moi, qui faisaient la queue devant mon agence de quartier. Par je ne sais quel miracle, à mon arrivée, elles se sont toutes dispersées. Sans doute ont-elles pensé tout à coup à aller faire des courses plus urgentes. Ou tout simplement en avaient-elles marre d’attendre en vain devant la banque ? J’ai attendu, attendu, devant la porte sécurisée. Ils n’ont jamais voulu la déverrouiller !


TUDO  BEM


J’en avais vu et entendu des adaptations de “Sultans of Swing”, le tube planétaire de Dire Straits. Mais une version Ukulele, en duo qui plus est, jamais ! Il fallait oser. Il fallait surtout assurer. Ces deux-là l’ont fait. Avec maestria, et avec le sourire en prime. Un sourire complice, qui va bien avec leur musique, et même au delà. Il ne vous a certainement pas échappé qu’ils portent tous deux une alliance. Il n’y a donc pas que leur virtuosité qui les unit… (suite…)

DISCIPLINE  DE  POINTE


Je pensais cela proprement impossible, du moins avec une telle aisance. Et pourtant Markissa le fait, avec une belle élégance. Tenir en équilibre sur des ballet heels ou des ballet boots (comprenez ballerines aiguilles) est déjà une véritable prouesse. Bon nombre de celles qui s’y sont essayées se sont le plus souvent contentées de rejoindre rapidement un canapé ou un tabouret de bar pour n’en plus bouger de la soirée. Markissa Moore, incroyable mannequin russe, va plus loin et plus vite que tout le monde. Avec un naturel qui défie les lois de la gravité et de l’anatomie humaine, elle chemine de façon sublime, et sans efforts apparents, sur ce piédestal si difficile à dompter. Elle a découvert ce talent très pointu relativement tard mais a rapidement progressé dans cet art déambulatoire très particulier. Moulée dans des tenues de latex qui accentuent encore le charme irréel de ses déplacements, elle se joue de tous les terrains et de toutes les contraintes avec un petit sourire mutin. Markissa n’est pas la reine des ballet heels. Elle en est l’impératrice.

NE  CÉDEZ  JAMAIS  À  LA  CRITIQUE  !

Magritte - lettre - un critique

« Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose ! » Cette citation, que certains attribuent à Beaumarchais et d’autres à Francis Bacon, a souvent été transformée dans le langage populaire en « Critiquez, critiquez, il en restera toujours quelque chose ! », ce qui tendrait à introduire une notion de similitude entre la calomnie et la critique. Selon qu’elle est positive ou négative, et en fonction de la forme sous laquelle elle est énoncée, une critique peut effectivement s’avérer flatteuse ou calomnieuse. Mais critiquer la critique sur le même mode reviendrait à s’abaisser au même niveau de médisance. Cela peut être très tentant pour certains artistes qui ont été maltraités par la critique. Bien plus jouissive est la faculté de tourner la réprobation en dérision. Sans tomber sous le coup de la calomnie ou de l’insulte, ridiculiser le persifleur comme on arrose un arroseur devient alors du grand art. Ce cher René Magritte, dont le talent ne se limitait pas à la peinture, en donna un exemple magistral avec cette petite lettre adressée à un critique d’art qui avait vertement critiqué l’une de ses expositions. On imagine aisément la tête de ce pauvre monsieur Dupierreux à la lecture de ces quelques lignes. Et le portrait qui fut accroché dans son dos par tous ceux qui prirent connaissance puis colportèrent ce petit mot.

Magritte Depierreux(Pardon, cher René, mais la tentation était trop grande)

 

 

WOMEN’S TIME IS ON MY SIDE

Ce 8 mars 2020 vient à peine de débuter que déjà trois ou quatre mâles au sourire narquois me demandent si moi aussi, je vais fêter la journée de la femme ! D’abord, on ne dit pas ‘’journée de la femme’’ mais ‘’journée internationale des droits de la femme’’, leur fais-je remarquer. Devant leur perplexité abyssale, je leur fais l’aumône d’un bref rappel historique. (suite…)

PRÉDICTION  GAULOISE

Ils sont forts ces gaulois, tout de même. En avance sur leur temps, et sur le nôtre également. En 2017, Astérix et Obélix avaient déjà entamé une course sans merci contre le terrible Coronavirus ! Ce redoutable ennemi avançait masqué et se jouait des frontières. Il propageait la crainte et les suppositions les plus diverses. Secondé par son implacable compagnon de route Bacillus, il semblait inarrêtable, comptant toujours une longueur d’avance sur ses adversaires ! (suite…)

BB & Christina

Le Salon Rétromobile 2020, quarante cinquième édition du genre, a fermé ses portes à Paris il y a trois semaines, après avoir attiré plus de 122.000 visiteurs. Une fois encore, le parc des expositions de la porte de Versailles s’auto-mobilisa autour de spécimens klaxonnant hors du temps. Véhicules historiques aux allures de diligence à vapeur, prototypes insolites, tels ces étranges rhomboïdes (roues envisagées et placées aux quatre coins d’un losange plutôt que d’un rectangle), sans oublier les stars de la vente aux enchères, telle cette Mercedes-Benz 710 SS Sport de 1929, cette Delahaye 135 S de 1936, cette Lamborghini Countach LP400 “Periscopio”, livrée neuve à Rod Stewart, ou cette monoplace de Formule 1 Ferrari 126 C3, qui fut pilotée par Patrick Tambay et René Arnoux, et remporta les grands prix d’Allemagne et des Pays Bas en 1983 ! Souvenirs et fantasmes voyagent de concert, dans un étrange covoiturage entre exaltation et nostalgie. (suite…)

UN  VIRTUOSE


Cela fait des années que je le traque sur internet et je ne m’en lasse pas. Né en Corée du Sud en 1996, Sungha Jung est un guitariste prodige. Il observa d’abord son père jouer de la guitare avant de s’emparer de l’instrument à 7 ans. Quatre ans plus tard, il était déjà capable de produire des interprétations étonnantes, telles des reprises des Beatles (notamment un fantastique “Come Together”, un “Blackbird” classique et un “While my Guitar Gently Weeps” au ukulele), des hits de Mickael Jackson (Billie Jean, Thriller et Beat It), ainsi que des standards de nombreux autres artistes. À chaque fois, il a su respecter l’esprit de l’œuvre originale tout en apportant sa patte personnelle.

De nombreuses vidéos mises en ligne alors ne tardèrent pas à créer le buzz sur le plan international, multipliant les demandes d’artistes confirmés en vue de réaliser des duos avec lui. Quelques uns sont encore disponibles sur YouTube. Ils sont d’ailleurs aussi impressionnants que ses performances en tant que soliste. Aujourd’hui, Sungha Jung est devenu un musicien renommé, doué d’un doigté hallucinant. À la minute où je découvre une de ses nouvelles interprétations/créations, j’en suis baba. C’est à nouveau le cas avec cet hommage à Freddy Mercury et ce formidable Queen Meddley, finement agrémenté à sa sauce. Sungha, really, you are a champion ! Et même un peu davantage.