… ET RELATIVITÉ DE L’AMBIGUÏTÉ.

Je n’ai jamais compris grand chose à la théorie de la relativité. J’ai toujours fait semblant d’être au courant, comme tout le monde. De toute manière, le truc est indéboulonnable. Il est signé Albert Einstein. Même sa formule est top de top. E=mc2 ! C’est presque une vérité divine. C’est comme une œuvre d’art, une sculpture, un tableau, un poème, une musique qui vous accroche et vous marque à vie.  On ne sait plus si elle est devenue célébrissime à force d’avoir été ressassée et resservie à toutes  les sauces ou si elle a eu un impact initial tel qu’elle ne pouvait que devenir fameuse. La relativité d’Einstein est devenue universelle en quelques décennies à peine. Il s’en dégage une sorte d’ambiguïté inattaquable, à la fois familière et étrangère. On est incapable de l’expliquer, mais on sent que c’est grand. On sait aussi que cela nous dépasse.  (suite…)

H2O



Imprégnée de bon sens, comme toujours, cette remarque formulée par l’astrophysicien (et philosophe) Hubert Reeves devrait faire réfléchir nos dirigeants de façon un peu plus responsable. En sont-ils capables ? Rien n’est moins sûr. L’homme moderne se noie dans ses petits problèmes nombrilistes et ne sait même plus reconnaître les véritables richesses mises gratuitement à sa disposition par la nature. En ce moment, elles lui tombent du ciel par milliards d’hectolitres et il ne trouve qu’à s’en plaindre ! Dans l’un de ses sketches, Coluche, autre grand penseur dont nos politiques devraient plus souvent s’inspirer, affirmait : « Quand il pleut des roubles, les malchanceux n’ont pas de sac ! ». À grande échelle et de façon systématique, la malchance se nomme aussi immense connerie. Une connerie dont la source est intarissable puisqu’elle compose l’humain dans une proportion égale, voire supérieure, à l’eau. En ce moment, il pleut de l’or et l’homme retourne son sac sur sa tête pour en faire un parapluie. Sa première préoccupation est de protéger un brushing sous lequel il n’y a plus grand chose à siphonner. Avoir les mains, et la tête, percées ne le dérange pas outre mesure. Ce sont ses enfants qui paieront l’addition. Hélas plus en liquide…

UNE  RÉVOLUTION  CINQUANTENAIRE

Les 30 et 31 mai 1968, dans les studios d’Abbey Road, à Londres, les Beatles enregistraient la première version de leur première chanson manifestement politique. De son vivant, leur manager Brian Epstein (décédé le 27 août 1967) avait toujours annihilé ce genre de velléités. Il surveillait particulièrement John Lennon et tempérait ses ardeurs dans ce registre jugé commercialement périlleux. Le printemps 1968 pour le moins agité et le rejet grandissant de la guerre du Viêt Nam ont constitué un double détonateur pour le plus politisé des Beatles, sollicité de toutes parts et de moins en moins enclin à faire des concessions. (suite…)

UNE FÉLICIE D’UN AUTRE GENRE ?


Il la chantait dès 1939 et elle demeure probablement sa chanson la plus célèbre. Lors de cet enregistrement télévisé, qui date de 1968, Fernandel excelle dans le registre qui est le sien, celui d’un acteur qui attira plus de 200 millions de spectateurs dans les salles de cinéma, tout en rappelant qu’il fut aussi un chanteur très populaire. Toutefois, une autre singularité pourrait bien se cacher derrière les paroles mêmes de la chanson. Tels qu’ils sont esquissés par cette rengaine, le portrait et le personnage de Félicie travestissent peut-être une autre réalité… (suite…)

VERTIGE DE LA PAGE BLANCHE ?

« L’inspiration vous donne deux ou trois phrases magnifiques et puis ça s’arrête.
Quel est le fumier qui décide ça ? »

Raymond Devos

MARIÉE  NOIRE


Alan, un ami breton, faisait tranquillement ses courses dans un supermarché non loin de Portsall (en un seul mot) dans le Finistère, lorsqu’une silhouette insolite attira son attention. Émergeant du rayon “poissons-surgelés”, devançant les mailles métalliques d’un mini-chalut à roulettes, une sirène à la longue chevelure blonde ondulait à contre courant de la clientèle habituelle, fort clairsemée à cette heure matinale. Son corps était parfait, longiligne et scintillant de noirs reflets aguicheurs. Sa présence en ces lieux était aussi surréaliste qu’inespérée. (suite…)

UNE TIGRESSE PARMI LES REQUINS



Le film est intitulé “Tigress Shark” et on pourrait librement le traduire par “Une tigresse au milieu des requins”. Hannah Fraser y déploie ses talents uniques dans un étrange ballet à plusieurs mètres sous la surface de l’océan. Née en Angleterre mais ayant émigré très tôt en Australie, où elle a grandi et développé des capacités très particulières, elle a rapidement pris la défense d’un monde aquatique dans lequel elle évolue avec une aisance incroyable. Excellente apnéiste, élégante nageuse, étonnante danseuse, évanescente muse/mannequin, Hannah défile en immersion sur une scène qu’elle veut sauver de la disparition. (suite…)

55  ANS  POUR  LEUR  PREMIER  33  TOURS


Le 22 mars 1963, c’était il y a déjà 55 ans, sortait en Angleterre le premier album des Beatles, intitulé “Please Please Me”, en référence à la chanson éponyme qu’ils avaient enregistrée quelques mois plus tôt. Composé en 1962 par John Lennon dans la chambre qu’il occupait chez sa tante Mimi (celle qui suppléa l’absence de sa mère et qui voyait d’un très bon œil qu’il se lance à corps perdu dans la musique), ce morceau ne fut pourtant pas simple à finaliser. (suite…)