On peut être un grand peintre et un gros mufle…À une de ses modèles qui, voyant son portrait, s’exclame : « Maître, je ne comprends pas ! », Picasso répond : « Il ne manquerait plus que cela ! ». À une autre qui lui demande naïvement : « Qu’est ce que cela représente ? », il réplique du tac au tac : « 35.000 dollars ! ». Croisant, quelques temps après qu’il ait réalisé son portrait, une femme ayant par la suite coupé ses cheveux plus courts, il s’écrie « : Ah non alors ! Et mon tableau ?! ».
UN CONTE DE PÂQUES
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LE LIÈVRE DE PÂQUES NE SERAIT-IL PAS UN PEU TRANSGENRE ? CE N’EST PAS VRAIMENT ÉTRANGE ET ÇA M’ARRANGE. LA DIFFÉRENCE N’EST JAMAIS UN MAUVAIS GENRE. SEUL COMPTE L’AMOUR… ET SES MÉLANGES.
PRISE AU PIÈGE
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Lors d’une fin d’après-midi ensoleillée, un cambrioleur pénètre par effraction dans un joli pavillon de banlieue. Il surprend un couple en plein ébat dans la chambre à coucher et assomme aussitôt le maître de maison. Ensuite, il ligote et bâillonne la femme afin qu’elle ne puisse pas donner l’alerte. Lorsque l’homme revient à lui, quelques minutes plus tard, il aperçoit le malfrat menaçant la belle avec un couteau de chasse. Il tombe à genoux en sanglotant et en suppliant le voleur : « Je vous en prie ; ne lui faites aucun mal. Prenez tout ce que vous voulez : les bijoux, l’argent dans mon porte-feuille, les lingots dans le coffre, les clés de ma nouvelle voiture, mais par pitié, détachez-la et laissez la partir ! ». Le malfaiteur n’en revient pas. Stupéfait, il lui dit : « Ça alors, c’est la première fois que je vois ça. Tout sacrifier pour quelqu’un sans la moindre hésitation ; c’est presque incroyable. Vous aimez votre femme à ce point là ? ». L’autre lui répond alors : « Ce n’est pas mon épouse. C’est celle du voisin. La mienne va rentrer dans moins d’une demi-heure. ».
… ET RELATIVITÉ DE L’AMBIGUÏTÉ.
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Je n’ai jamais compris grand chose à la théorie de la relativité. J’ai toujours fait semblant d’être au courant, comme tout le monde. De toute manière, le truc est indéboulonnable. Il est signé Albert Einstein. Même sa formule est top de top. E=mc2 ! C’est presque une vérité divine. C’est comme une œuvre d’art, une sculpture, un tableau, un poème, une musique qui vous accroche et vous marque à vie. On ne sait plus si elle est devenue célébrissime à force d’avoir été ressassée et resservie à toutes les sauces ou si elle a eu un impact initial tel qu’elle ne pouvait que devenir fameuse. La relativité d’Einstein est devenue universelle en quelques décennies à peine. Il s’en dégage une sorte d’ambiguïté inattaquable, à la fois familière et étrangère. On est incapable de l’expliquer, mais on sent que c’est grand. On sait aussi que cela nous dépasse.
COMMENT RÉPARER LES PERSONNES QUE VOUS AIMEZ ? ÉTAPE 1 : VOUS NE POUVEZ PAS.
On pourrait également proposer cette variante : Comment remédier aux problèmes des gens que vous aimez ? Étape première : cela vous est impossible. Cette affirmation mise en image sur fond de pin-up américaine aux petites cornes de diablotin, à la bouche pulpeuse et au joli minois, est redoutable dans sa capacité à distordre son interprétation dans tous les sens. De la signification première, faussement naïve, qui évoquerait un élan généreux à venir en aide aux personnes aimées, on glisse vers une vision beaucoup moins altruiste des choses. L’amour dont il est alors question apparait beaucoup plus destructeur que réparateur. Si les personnes concernées ont besoin d’être réparées, cela sous-entend qu’elles ont été abîmées, voire brisées (puisqu’il est impossible de les retaper), par ce sentiment périlleux. Et quelle en serait l’origine ? Le raisonnement logique induit par ce tableau pousse le curseur de l’humeur rose vers l’humour noir. La secouriste supposée, et sa langueur incendiaire, se transforme soudain en tortionnaire indolente. Elle n’est plus le remède au mal. Elle en est la cause. Et peut-être aussi, par ricochet, la victime à plus ou moins long terme. Car on ne peut jouer impunément avec ce sentiment. De même que l’on ne peut sauver les gens malgré eux, autre développement possible de cette évocation. Cela vaut pour les deux camps, que l’on sache aimer vraiment, éperdument, ou que l’on en soit totalement et maladivement incapable. Que l’on sache donner, et se donner, sans compter, ou que l’on ne fasse que prendre, et se méprendre, englué dans un égo toile d’araignée. Loi réflexive et symétrique implacable. Nul ne peut être réparé. Nul ne peut être guéri de son mal. Bourreaux et suppliciés succombent finalement aux mêmes affres.
INTERNATIONAL FÉMININ
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Ce 8 mars 2023 vient à peine de débuter que déjà trois ou quatre mâles au sourire narquois me demandent si moi aussi, je vais fêter la journée de la femme ! D’abord, on ne dit pas ‘’journée de la femme’’ mais ‘’journée internationale des droits de la femme’’, leur fais-je remarquer. Devant leur perplexité abyssale, je leur accorde l’aumône d’un bref rappel historique.
Certains ne jurent que par Le Robert. D’autres ne jurent que par Larousse. Beaucoup jurent après tous les dictionnaires et leurs définitions rébarbatives, qui ont parfois bien du mal à entrer dans leurs caboches. Pour désactiver toutes les crispations autour de la langue française, et activer les zygomatiques, il serait bon d’éditer un dicozygo joignant l’utile à l’humour, et proposant des définitions décalées… dont les exemples suivants :
Abattis : Architectes à la retraite.
Afrique : Continent qui en manque.
Aides internationales : Aides payées par les pauvres des pays riches pour aider les riches des pays pauvres.
Amour : Victoire de l’imaginaire sur l’intelligence.
Beauté intérieure : Concept inventé par les moches pour pouvoir se reproduire.
Boomerang : Frisbee pour ceux qui n’ont pas d’amis.
Cravate : Accessoire servant à indiquer la direction du cerveau de l’homme.
Courage : Capacité d’avoir peur sans que personne ne le remarque.
Curling : Unique activité où les hommes se servent d’un balai.
Démocratie : Régime politique dans lequel on a le droit de dire que l’on vit en dictature.
Égalité des sexes : Concept créé par les hommes pour ne plus payer le restaurant.
Égoïste : Personne qui ne pense jamais à moi.
Fée : Femme qui mène les hommes à la baguette.
Fidélité : Art de pratiquer l’adultère en pensée.
Gilet : Vêtement imposé à un enfant losque sa mère a froid.
Gynécologue : Professionnel qui travaille là où les autres s’amusent.
Harem : Association de femmes de chambre.
Héritier : Proche parent qui vous prend le poul à chaque fois qu’il vous serre la main.
Incinération : Dernière cuite.
Intellectuelle : Femme de méninge.
Jeter : Contraire de “Je t’aime”.
Jouisseur : Homme qui fait du bien en faisant le mâle.
Krach : Coup dur dans les bourses.
Lâche : Qui pense avec ses jambes au moindre danger.
Langue : Organe sensitif avec lequel certains préfèrent parler.
Mâche : Salade pour édentés.
Meurtre de sang froid: Ice crime.
Migraine : Contraceptif féminin.
Milliardaire : Prince charmant bossu, chauve et ridé.
Monocle : Verre solitaire.
Néanmoins : Sphinx.
Nombril : Centre du corps et de la vanité.
Omelette : Contraire de femmelette.
Parlement : Édifice où l’on parle et ment.
Pharmacie : Confiserie pour vieux.
Politesse : Forme bien élevée de l’hypocrisie.
Psychologue : Médecin sachant traiter de manière incompréhensible un problème dont le patient ignorait l’existence.
Quart-monde : Tiers-monde au carré.
Réalité : Existence de ceux qui ne consomment aucune drogue.
Réveil : Accessoire pour ceux qui n’ont pas d’enfants.
Sardine : Poisson sans queue ni tête, qui vit dans l’huile.
Secret : Petite chose que l’on ne dit qu’à une personne à la fois.
Sudoku : Qui a le nord en face.
Taser : Instrument de communication faisant mieux passer le courant entre la police et la jeunesse.
Travail d’équipe : Opportunité de faire endosser ses erreurs aux autres.
UV : Leurre d’été.
Voiture : Invention ingénieuse, afin de contenir 110 chevaux sous le capot et un âne au volant.
Wagon-lit : Voiture de tête pour les intellos, voiture de queue pour les bonobos.
Xérès : Vin qui tourne souvent au vinaigre.
Youyou : Youpi arabe.
Zébu : Aveu d’alcoolique à quatre pattes.
C’EST PAS CHINOIS
Il y a, à Paris, des rencontres fortuites qui suscitent sourire ou interrogation, et aiguisent la curiosité. Rue Saint-Bernard, dans le onzième arrondissement, une enseigne singulière surmonte la devanture étroite d’une petite boutique de brocante. On peut y lire : Les Chi(n)euses. Surgissent aussitôt plusieurs questions. Ces parenthèses amusantes s’adressent-elles au propriétaire ou à la clientèle de l’établissement ? Ou peut-être même aux deux ? Leur auteur est-il masculin ou féminin ? Auto-dérision ou misogynie ? Et ce mot “chineuses”, d’où vient-il exactement ?
En août 1942, Winston Churchill, nommant Montgomery à la tête des forces anglaises en Afrique, écrit à sa femme : « Il est fort désagréable avec son entourage. Il le sera aussi avec l’ennemi ! ». Celui qui fut surnommé Monty, ou The Spartan General (le Général Spartiate) prouva au premier ministre du Royaume-Uni qu’il avait vu juste.Il défit les Allemands lors de la seconde bataille d’El Alamein (23 octobre au 3 novembre 1942), véritable tournant de la guerre du Désert, prouvant pour la première fois que les troupes du IIIème Reich n’étaient pas invincibles. Cette victoire retentissante inspira à Churchill une autre de ses citations célèbres : « This is not the end. It is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the end of the beginning. » (Ceci n’est pas la fin. Ce n’est même pas le début de la fin. Mais c’est peut-être la fin du début.).