C’EST PAS DU BARATIN


J’avais déjà entendu parler du Papotin version papier, ce journal pas comme les autres, lancé en 1989 à l’hôpital de jour d’Antony (Hauts-de-Seine), mis en idées, en écriture et en forme par des hommes et des femmes de tous âges, ayant un trouble que l’on définit comme relevant du spectre de l’autisme. La version audiovisuelle, diffusée sur France 2, se nomme “Les Rencontres du Papotin”. La chaîne le présente comme : « un magazine atypique, des rencontres et des questions inattendues, des regards croisés spontanés, libres, profondément humains sur la vie et sur le monde ». Ce samedi 8 octobre 2022 à 20h35, un peu par hasard, juste après le JT de 20h00, je suis tombée sur le numéro dont l’invitée était Camille Cottin. Pas franchement fan de l’actrice, qui s’était fait connaître du grand public en 2013, avec ses sketches de la série “La Connasse”, diffusée sur Canal +, j’ai failli éteindre mon téléviseur. Et puis j’ai vu et entendu ces journalistes différents, dans tous les sens du terme. Leur différence, véritable panaché de sincérité et d’originalité, m’a subjuguée. Elle m’a émue aussi, tout comme l’actrice, qui, ce jour-là, n’a pu dissimuler une émotion véritable. Ces personnes, que l’on dit autistes et en proie à des difficultés de communication, ont le chic pour exprimer des choses que la société s’évertue à nous faire passer sous silence. Elles activent, ou réactivent des vibrations profondes. Ces moments forts, tellement différents de ceux, fort ennuyeux ou fort superficiels, que l’on a l’habitude de voir à longueur d’émissions convenues ou abêtissantes, sont à consommer sans la moindre modération. Le petit documentaire de 35 minutes, ajouté en complément de cet article n’aura aucun mal à vous en convaincre. Les émissions avec Camille Cottin et Gilles Lellouch sont encore disponibles en replay sur France 2. Ne vous en privez surtout pas. Vous en apprendrez beaucoup sur cette formidable équipe du Papotin. Et aussi sur vous-mêmes…

https://www.france.tv/france-2/les-rencontres-du-papotin/

POINTS CARDINAUX


Dans “La femme est l’avenir de l’homme”, en 1975, Jean Ferrat déclarait, avec Aragon, que « le poète a toujours raison, qui voit plus haut que l’horizon »… Quelques années plus tôt, en 1971, dans “Aimer à perdre la raison”, il précisait : « Aimer à n’en savoir que dire, à n’avoir que toi d’horizon »… Cette photo illustre à merveille la place essentielle et privilégiée de la femme vis à vis de l’homme. Au delà de l’horizon, elle fixe, déplace et modèle des perspectives au gré des motivations, des évolutions et des sentiments qu’elle lui inspire. Elle est une sorte de boussole existentielle, qui coordonne et réunit les points cardinaux de son destin.

ARBRE DE VIE


J’ai toujours adoré les tomates. Petites ou grosses, rondes ou allongées, la saveur et la sensation de fraîcheur qu’elles libèrent dès le premier coup de dent relèvent d’une magie gustative bien particulière. Accompagnées d’une mayonnaise maison, d’une vinaigrette ciboulette, d’un filet d’huile d’olive avec basilic, ou tout simplement dégustées nature, façon croque au sel, elles dispensent une sensation vivifiante qui, à chaque fois, me rafraichit le corps et l’esprit. C’est comme si elles me permettaient de refaire le plein d’énergie. Dernièrement, coupant en deux quelques tomates cerise, j’ai eu la confirmation que cette sensation n’était pas qu’une simple impression. Avec émerveillement, j’ai découvert, à l’intérieur du fruit, un véritable arbre de vie.

ONCE UPON A TIME IN HOLLYWOOD


Le film “Once Upon A Time In Hollywood” vient de repasser sur les écrans de télévision. Ce long métrage, écrit et réalisé par Quentin Tarantino, est sorti en 2019. C’est une uchronie insolite qui revisite librement la fin des sixties dans la capitale du septième art américain. Montée du mouvement hippie, émeutes de Stonewall à New-York (acte de naissance de la Gay Pride), manifestations contre la guerre au Viêt Nam et mue du cinéma US à Hollywood… une nostalgie très particulière accompagne cette fiction habile et séduisante, dans laquelle les protagonistes croisent des personnalités marquantes de l’époque, telles Steve McQueen, Bruce Lee, Cass Elliot (du groupe The Mamas & the Papas) et Sharon Tate, qui, contrairement à la réalité, sera épargnée pas le scenario et ne succombera pas aux sbires de Charles Manson.

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HAUT PERCHÉES


Que ce soit en longueur, en vitesse ou en hauteur, elles s’envolent beaucoup plus loin que vous et moi ne pourrons jamais l’espérer, même dans nos rêves les plus fous. Peu importe. Le rêve, ce sont elles qui nous le font goûter. Sprinteuses ou sauteuses, elles nous délivrent, l’espace d’une suspension fugace, de la pesanteur du quotidien. Elles nous emportent dans l’apesanteur de leurs exploits. Bien sûr, on admire leurs corps longilignes, leurs muscles affûtés, leurs jambes effilées, leurs silhouettes élancées, mais ce qui constitue l’essentiel de leur charme bien réside dans une association bien particulière. Elles cultivent un couple à trois, associant beauté esthétique, détermination psychologique et performance physique. L’élégance, la volonté et l’énergie harmonisées dans un état de grâce merveilleux. Ces athlètes modernes évoquent les déesses gréco-romaines de l’Antiquité. Elles sont un trait d’union entre l’humain et le divin, du rêve à la réalité, comme une perche tendue vers l’inaccessible, à portée de reins.

LUCIDE ET IRRÉFUTABLE


Aurélien Barrau est un astrophysicien français qui est également philosophe à ses heures. En cinq minutes chrono, dans cette intervention concise, il émet un constat lucide et implacable sur le présent et l’avenir de la planète. Les politiques et les hauts dirigeants de ce monde seraient bien inspirés d’en prendre de la graine. Malheureusement, il y a fort à parier qu’il n’en feront rien…

VUE IMPRENABLE


De son lieu de vacances méditerranéen, un ami me téléphona avec d’irrépressibles trémolos dans la voix. Lors de son arrivée à l’hôtel, au réceptionniste qui lui avait demandé : « Vous avez bien réservé une chambre avec vue sur la mer ? », il avait répondu : « Si je peux avoir la vue sur la fille par la même occasion, ça sera parfait ! ».

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SUR LE SENTIER DE NAGUÈRE


En 1973, elle avait à peine 26 ans lorsqu’elle était venue lire une déclaration de Marlon Brando lors de la cérémonie des Oscars à Hollywood. Le monstre sacré du cinéma américain, qui avait remporté l’Oscar du meilleur acteur pour son interprétation de Don Vito Corleone, dans le film Le Parrain, réalisé par Francis Ford Coppola, n’avait pas daigné se déplacer. Pire, il avait décidé de refuser son trophée en signe de protestation contre le traitement des Amérindiens par Hollywood. La jeune Sacheen Littlefeather, d’origine apache et yaqui, fut son émissaire. Elle était venue en paix, expliquer la motivation profonde de l’acteur. Elle fut crucifiée sur place par les producteurs et bannie des studios américains…

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