APTUS RADIUS

Dans la pièce où je travaille, un canapé est installé à côté de mon bureau et de mes ordinateurs. Il est le témoin silencieux de mes longues nuits d’écriture. Je m’y suis déjà affalée, exténuée mais ravie du travail accompli. Il a déjà servi de desserte, enseveli sous les livres, les costumes de scène ou les sacs de voyage. Il a pu être aussi, en certaines circonstances inavouables, le complice d’acrobaties scabreuses que la morale réprouve, mais il ne m’a jamais fait faux bond… jusque avant hier. Sur une étagère fixée en hauteur, juste au dessus de lui, sont alignés des dictionnaires et des dossiers de presse que je consulte plus rarement que les autres. J’ai voulu me saisir rapidement de l’un d’eux et, pour ce faire, ai escaladé le canapé, geste que j’ai accompli maintes fois sans le moindre problème, y compris en talons aiguille, mais cette fois, pour une raison véritablement inexplicable, une chose étrange s’est produite. Le clic-clac silencieux s’est sournoisement dérobé sous mes pieds nus et s’est métamorphosé en cric-crac retentissant.

Triple salto arrière du haut du canapé avec rebond chorégraphié sur le bureau et atterrissage forcé sur le parquet vitrifié… Note technique du saut en lui-même : 19/20. Note artistique du rebond stylisé : 18/20. Note pondérée de la réception au sol : – 5/20. Résultat final du concours : un accessit remarqué aux urgences de l’hôpital Saint Antoine de Paris. Nom de code : Aptus Radius… qui désigne à la fois l’opération chirurgicale qui a suivi et la plaque en titane désormais fixée à l’intérieur de mon bras. Les mauvaises langues diront que je n’y suis pas allé de main morte et que je suis tombée de haut. Elles n’auront pas vraiment tort. Le rythme de mes productions écrites (de la main gauche) risque fort de s’en trouver quelque peu affecté ces prochains jours. Je promets de faire mieux la prochaine fois.

MACHO PABLO

On peut être un grand peintre et un gros mufle… À une de ses modèles qui, voyant son portrait, s’exclame : « Maître, je ne comprends pas ! », Picasso répond : « Il ne manquerait plus que cela ! ». À une autre qui lui demande naïvement : « Qu’est ce que cela représente ? », il réplique du tac au tac : « 35.000 dollars ! ». Croisant, quelques temps après qu’il ait réalisé son portrait, une femme ayant par la suite coupé ses cheveux plus courts, il s’écrie « : Ah non alors ! Et mon tableau ?! ».

AVIS DE RECHERCHE

Sans nouvelles de notre voisin depuis 24 heures, nous avons décidé de lancer un avis de recherche national. Ayant quitté Paris dimanche dernier pour participer à une méga chasse aux œufs de Pâques en région Nouvelle-Aquitaine, il a été aperçu pour la dernière fois sur le site de la méga-bassine de Sainte-Soline, dans le département des Deux-Sèvres. Il s’est ensuite volatilisé comme par enchantement. Est-il soudainement parti pour Rome avec les cloches de son espèce, sans prévenir personne ? A-t-il poursuivi son voyage bien au-delà ? Les enquêteurs dépêchés sur place demeurent perplexes. Seul indice disponible pour le moment : le panier en osier dans lequel des passants l’ont vu ranger soigneusement sa collecte pascale a été retrouvé intact, non loin d’une paire de chaussures supposées lui avoir appartenu.

OEUFS, LAPINS ET CLOCHES

Et par quel miracle les cloches peuvent-elles s’envoler ? Et comment un lièvre peut-il pondre des œufs ? Et pourquoi Pâques ne tombe pas à la même date chaque année ? Pour répondre à toutes ces questions, que le catéchisme et les chocolatiers n’ont pu débrouiller dans vos cerveaux embrumés et impénitents, Brigitte Boréale revêt ses plus beaux atours : un mix de cloche, lièvre et œuf de Pâques enrubanné… Et de rugbywoman fermant le débat avec une conclusion en forme de transformation, notion essentielle déterminant toute la symbolique de cette célébration pascale.

UN CONTE DE PÂQUES

LE LIÈVRE DE PÂQUES NE SERAIT-IL PAS UN PEU TRANSGENRE ?
CE N’EST PAS VRAIMENT ÉTRANGE ET ÇA M’ARRANGE.
LA DIFFÉRENCE N’EST JAMAIS UN MAUVAIS GENRE.
SEUL COMPTE L’AMOUR… ET SES MÉLANGES.

MEUFS DE PÂQUES

J’en ai souvent entendu parler. Je n’en ai jamais rencontré… que ce soit à Pâques ou à la Trinité, ou à n’importe quelle occasion, et encore moins par un petit matin frisquet dans mon jardinet. À croire que le concept des meufs de Pâques n’ait toujours été qu’une gigantesque arnaque fantasmatique… destinée aux pauvres cloches qui veulent encore y croire, et qui, année après année, finissent invariablement par se retrouver chocolat. Sans la moindre cocotte à leurs côtés.

ALLONS-Y GAIEMENT !

Marlène Schiappa dans Playboy, Emmanuel Macron dans Pif Gadget, Donald Trump dans toute la presse internationale… Le monde politique ne sait plus quoi faire pour se rendre intéressant. La secrétaire d’État chargée de l’Économie sociale et solidaire et de la Vie associative (rien que cet intitulé à rallonge est suspect), l’actuel président de la république française et l’ancien président des États Unis d’Amérique, pour des raisons diverses, se mettent en scène avec la vanité et la vacuité chères à la téléréalité et à la presse people. Pourquoi ne pas leur rendre la pareille ? C’est que nous nous sommes dit avec ma copine Diana. Je postule donc au poste de ministre de la défense désarmée et elle revendique celui de ministre des affaires étranges. Nous entamons notre campagne dès à présent, avec la ferme intention de faire beaucoup mieux que nos homologues en place à ce jour. De toute façon, serait-il possible de faire pire ?