À  CORPS  PERDU

Au départ, sa mère avait donné son accord pour un petit tatouage discret le jour de ses seize ans. Son père, lui, n’était pas d’accord du tout. Quelques années plus tard, sans vouloir porter de jugement de valeur, il semble que l’avis parental n’ait pas pesé très lourd dans la balance…

TALENT  PRÉCOCE

« Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. » Si Corneille plaça cette réplique dans la bouche de Rodrigue, lors de la scène 2 de l’acte II du Cid, dont la première représentation eut lieu le 7 janvier 1637, au théâtre du Marais, à Paris, d’autres l’illustrent à merveille quatre siècles plus tard. Bien sûr, rien ne remplace le travail et la persévérance, mais le talent se nourrit toujours de dons innés, qui s’expriment souvent dès les premières années. Ainsi, cette jeune artiste, qui a manifestement les yeux de Chimène pour la mode et l’esthétisme, se lance-t-elle sans attendre à la recherche de la perfection, jusqu’au bout des ongles.

 

Amour, Amitiés…

10479929_346364682185634_4776224103040993926_o

Les images du montage photo sont légèrement racoleuses, je vous l’accorde, mais les chaînes de télévision françaises l’ont été si peu en annonçant sa mort, un certain dimanche 17 août 2014, que cela rétablit un semblant d’équilibre. Pierre Vassiliu avait coupé le contact discrètement après un parcours inclassable. Le grand public retient évidemment son tube de 1973 “Qui c’est celui-là ?”, étonnante adaptation de “Partido Alto” de Chico Buarque, et peut-être aussi l’année d’après “J’ai trouvé un journal dans le hall de l’aéroport”. (suite…)

NE  RÊVE  PAS  QUE  CE  SOIT  FINI


Avec cet été qui ne veut pas vraiment se découvrir, et l’incertitude de ce que le monde est en train de devenir, on ne sait plus si la liberté est dedans ou dehors. On traîne dans la maison. On ouvre un livre sans être sûr de vouloir le lire. On referme le chapitre du présent et on revoit le passé. On retourne dans la cuisine, sans avoir faim de rien. La guitare est posée dans un coin, près du jus de raisin. On reprendra des cours demain. En attendant, peut-être se repasser un film, mais lequel ? Ou alors écrire, sur ce papier à portée de main, mais les idées sont un peu loin. Et puis les batailles exigent de l’entrain. Comme l’amour, elles sont plus douces après l’assaut, entre suzerains et vassaux. Doit-on se méfier quand c’est trop beau ? On change de refrain mais c’est le même solo. On ouvre la fenêtre et un album photo. Il fait un peu chaud mais toujours pas assez beau. La tête, comme une maison vide et bondée, hésite, ne sait quelle chambre choisir. Le cœur est ailleurs. La nostalgie s’allonge sur le lit. La paresse est une petite détresse. Trop de portes à ouvrir pour enfermer le bonheur. Elles grincent toutes avec les heures. La cigarette étouffe l’ennui à petit feu. De cela ou d’autre chose, il faut bien se consumer. Des éclats de sourire volent jusqu’aux rideaux, avec de la poussière en guise de chapeau. L’après-midi va s’en aller. Crowded House squatte l’écran et sa vidéo tourne en boucle. On va bientôt pouvoir sortir, faire comme si de rien n’avait été. On est tout de même en été. Le possible est infini. Il ne faut jamais rêver que c’est fini.

ÂMES  SŒURS

 

Maître dans l’art du mimétisme, le caméléon est une des manifestations les plus déroutantes et fascinantes dans ce que l’on pourrait qualifier de « travestissement de survie ». Capable de changer de couleurs plusieurs fois par minute, ce reptile a la faculté d’imiter le lieu ou l’objet auquel il est rattaché afin de passer inaperçu aux yeux de ses prédateurs et de ses proies. (suite…)

AU SUD DE LA MÉMOIRE

C’était le deuxième jeudi du mois d’août 1998. Encore étourdie par sa première coupe du monde, conquise au dépens d’un Brésil balbutiant son football, la France somnolait sa convalescence bigarrée. Elle sortait à peine d’une vague de chaleur ayant anesthésié le pays durant une semaine. Au fond du Quercy blanc, tout au bout d’un chemin de terre longeant un champ de blé fraichement coupé, un homme marchait doucement. Il était 13 heures et des poussières, qui s’envolaient avec le temps d’une nostalgie suspendue à autre chose. Clouée au sol par un chapeau foncé, son ombre découpait un début d’après-midi qui s’annonçait oppressant. (suite…)